Nouvelle bande dessinée sur le missionnaire jésuite Matteo Ricci
Roland Francart sj, géographe et directeur du Centre Religieux d’Information et d’Analyse de la BD (CRIABD), et Philippe de Mûelenaere, son président, reviennent sur la parution d’une nouvelle bande dessinée sur le jésuite missionnaire Matteo Ricci aux Éditions Dargaud et Fidélité.
Rencontrer Matteo Ricci
Il est bon de faire connaissance avec ce jésuite inconnu de la plupart d’entre nous. Parmi d’autres deux livres d’auteurs américains nous le font découvrir : Matteo Ricci, le sage venu de l’Occident par Vincent Cronin, traduit chez Albin Michel en 1957 (376 pages en format poche) et Chinois avec les Chinois, le Père Ricci et ses compagnons jésuites dans la Chine du 17è siècle par George H. Dunne, traduit aux éditions du Centurion en 1964. On citera également un ouvrage plus récent, Matteo Ricci à la cour des Ming de Michela Fontana publié en 2010 chez Salvator.
« Li Matou » à la cour de l’Empereur
Li Matou, ses compagnons (Michele Ruggieri et Diego de Pantoja) et ses successeurs jésuites l’allemand Adam Schall von Bell (1592-1666), le flamand Ferdinand Verbiest (1623-1688), le namurois Antoine Thomas (1644-1709), tous mathématiciens et astronomes, ont changé la mission de baptême par une mission d’amitié. Leur influence fut grande mais critiquée. La suppression de la Compagnie de Jésus en 1773 mit à mal ce projet. Au XXe siècle, on retrouvera une continuité sciences et amitié avec le français Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955) qui sera à Pékin en 1923-24, 1926 et 1939-46. Quatre instituts Matteo Ricci fondés par des jésuites font vivre l’esprit de dialogue entre les civilisations chinoise et occidentale et se consacrent à la culture chinoise à Taipe, Paris, San Francisco et Macao.
Le récit d’une aventure plutôt qu’une hagiographie
L’album se lit comme une aventure pleine de péripéties, avec des bons et des méchants, de l’action et de la sagesse. Les détails du dessin réaliste de chaque case sont extraordinairement précis et les couleurs magnifiques. Pour rythmer le récit, le scénariste introduit des personnages fictifs comme cette jeune fille Lin Yu destinée à être offerte comme esclave à l’empereur et sauvée de ce destin par Matteo Ricci, qui la prend sous sa protection, ou encore comme l’inquisiteur espagnol Don Herrera, qui représente ses ennuis avec Rome. Il sauve également un enfant d’une affaire de fausse malédiction.
Roland Francart sj, géographe
et Philippe de Mûelenaere, président du CRIABD
Pour approfondir
- « Matteo Ricci – Histoire et religion tout au long d’un périple fait de tolérance… » : billet du blog « Chroniques » de Jacques Schraûwen
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Article publié le 16 septembre 2022