« Ensemble, espérons ! » – retour sur le rassemblement des jeunes jésuites

Le 12 mars 2022 , à l’occasion du 400e anniversaire de la canonisation de saint Ignace de Loyola et saint François Xavier, les jeunes jésuites et les jésuites en mission auprès des jeunes se sont retrouvés à Paris. Le P. Romain Subtil sj nous partage sa relecture de cette journée.

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« Finalement, je suis content d’être là… J’étais venu en traînant les pieds, songeant « encore une réunion ! », et en fait je suis heureux de retrouver des compagnons… » Le scolastique qui ose ces mots, au début de la « veillée fraternelle » qui va démarrer dans la belle église de Saint-Pierre-de-Montmartre (Paris), ose dire tout haut ce que d’autres ont éprouvé tout bas. Nous sommes plusieurs, individuellement, à avoir effleuré le fameux « À quoi bon ? », les mots favoris du mauvais esprit, débusqués par le P. François Boêdec, Provincial, intervenu une heure avant la veillée, devant une centaine de jeunes jésuites rassemblés pour cette journée.

Ensemble, espérons ! - retour sur le rassemblement des jeunes jésuites Ce groupe est composé des compagnons impliqués dans la pastorale auprès des jeunes, réunis pour tout un week-end à Paris, et largement rejoints, le temps de l’après-midi du samedi 12 mars, par tous les jésuites de moins de cinquante ans. Pour marquer le jour du 400ème anniversaire de la canonisation de saint Ignace de Loyola et saint François Xavier, rien de mieux que de se réunir pour se disperser… en neuf ateliers. Cuisine, échange sur les réseaux sociaux, foot, jardinage à la communauté jésuite Saint Pierre Favre rue Blomet, marche pour le climat… Comme les facettes multiples témoignant du sillon que l’espérance, envers et contre tout, parvient à creuser en nous. « Envers et contre tout » ? En effet, ne soyons pas naïfs, les motifs d’inquiétude ne manquent pas : conflits, urgence écologique, effacement progressif de l’Église, etc. « Les temps sont durs, imprévisibles, résume le P. François Boëdec, Provincial. Oui, et alors ? » Consentir à « demeurer » dans une « tension constitutive de l’existence humaine » fait partie de notre vie.

Le Provincial a rappelé quelques saines attitudes, parmi lesquelles l’accueil des mouvements intérieurs, l’option de l’a priori favorable, la préférence de la « charpente » à la « carapace »… pour devenir des compagnons toujours plus enracinés dans le Christ, le seul motif d’être d’une Compagnie de Jésus, par ailleurs appelée à reconnaître que la qualité des liens qui unissent ses membres est, en elle-même, un profond motif d’espérance pour qu’elle continue sa mission d’annoncer l’Évangile.

Nous pouvons nous sentir sur un chemin de crête, où le risque est grand d’oublier que l’accès à la vie passe par le chemin de Pâques. C’est ce qu’a signifié le P. Benoît Ferré sj, au cours de la très belle veillée ignatienne à Montmartre : pas question de se mettre des « œillères » sur les violences à l’œuvre dans le monde, mais « quand il ne s’agit plus d’éviter la mort, croire qu’elle n’aura pas le dernier mot ». Loin de la nostalgie, stérile, d’un monde sans tension et idéalisé, nous sommes appelés à nous reconnaître vulnérables… et donc infiniment aimés de Dieu. De là peut naître un chemin de vie, d’un corps rendu singulier par le respect qu’il porte à la diversité de ses membres. Oui, « le risque est grand » (comme on l’entend dans l’hymne du rassemblement « Au large avec Ignace »), mais n’oublions pas la fin du refrain : « il nous rend vivaaaants » !

Romain subtil jesuite

P. Romain Subtil sj

Communauté jésuite Saint Jean de Brébeuf (Paris – Assas)

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400e anniversaire de la canonisation

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