Comment gérer son argent en tenant compte des facteurs éthiques et environnementaux ? Quelques critères à connaître.
Quelques critères à prendre en compte :
Pour choisir sa banque de façon éthique aujourd’hui, on peut notamment prendre en compte deux critères[1] :
- La transparence des placements
Autrement dit : la banque communique-t-elle sur ce qu’elle finance avec l’argent qui lui est confié ? Les ONG s’accordent à dire qu’en France seule la Nef permet de savoir exactement à quoi l’argent est utilisé, mais celle-ci ne propose pour l’instant de compte courant que pour les professionnels. En Belgique, seule la Banque Triodos obtient un bon score. - Les émissions de CO2 des placements
Autrement dit : la banque finance-t-elle des entreprises qui préservent le climat ou qui le déstabilisent ? Le facteur d’émissions peut varier de 1 à 5 d’une banque à l’autre : 200 g de CO2 par euro placé pour la Nef, 400 g pour le Crédit Coopératif et La Banque postale, 600 à 900 g pour la Société générale, BPCE, BNP Paribas et le Crédit Mutuel, et 1070 g pour le Crédit Agricole[2]. Notons au passage que les solutions de banque en ligne qui proposent des tarifs très compétitifs sont pour la plupart propriété des grandes banques nommées ci-dessus.
Une proposition de classement :
Pour choisir sa banque, les ONG spécialistes (Oxfam, Les Amis de la Terre, Fair finance) sont convergentes et proposent les classements suivants :
- En France, selon le guide « Comment choisir ma banque?» des Amis de la Terre, la Nef et le Crédit coopératif ont des « Impacts minimes » au regard des risques climatiques et sociaux ;
- En Belgique, selon le projet « Scan des banques», la banque Triodos se détache nettement avec un résultat considéré comme « Très bon ». Viennent ensuite par note décroissante VDK Bank, Argenta, Van Lanschot, ING, KBC ; et enfin le trio Belfius, BNP Paribas et Deutsche Bank qui obtiennent chacune la note « Faible »[5]. On peut aussi citer NewB, toute jeune banque coopérative belge créée par des organisations associatives (y compris chrétiennes) dont les engagements écologiques et sociaux sont forts.
Le coup de pouce entre compagnons :
Changer de banque prend aujourd’hui assez peu de temps, car la loi contraint les banques à faciliter la démarche du consommateur[6]. Changer de banque pour des raisons éthiques est un geste symboliquement fort, et les petits gestes comptent comme le rappelle le Pape François :
Accomplir le devoir de sauvegarder la création par de petites actions quotidiennes est très noble, et il est merveilleux que l’éducation soit capable de les susciter jusqu’à en faire un style de vie. (Laudato si’, § 211)
> Télécharger la Fiche Ecojesuit n°41 – Choisir sa banque de façon éthique
[1] D’autres critères peuvent être pris en compte : optimisation fiscale, paradis fiscaux, respect des droits humains, etc. L’obtention des informations auprès des banques est ardue mais Fair Finance s’y essaie: Fair Finance France : et si vous repreniez le contrôle de votre argent ? – Oxfam France; https://fairfinanceguide.org/ffg-international/publications.
[2] « L’empreinte carbone des banques françaises », 2010, Les Amis de la Terre.
[3] « Climat : Comment choisir ma banque ? »
[4] https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2019/11/Rapport-La-colossale-empreinte-carbone-des-banques-fran%C3%A7aises.pdf & https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2020/10/rapportBanque_OXFAM_v5.pdf.
[5] Les résultats détaillés sont disponibles sur le site du projet Scan des banques : https://bankwijzer.be/fr.
[6] Grâce au service de mobilité interbancaire ou « bankswitching » en Belgique et au mandat de mobilité en France.
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