À l’occasion de ses derniers vœux, le P. Grégoire Catta sj rend grâce pour ce que la vie jésuite lui a donné de vivre en suivant le Christ à la manière de saint Ignace de Loyola, l’infatigable « pèlerin ». 

Grégoire Catta J’ai grandi principalement à Nantes, dans un milieu familial porteur, où la foi de mes parents est peu à peu devenue la mienne. La vie étudiante en école d’ingénieur m’a ensuite donné l’occasion de voyager à travers l’Europe. Le diplôme en poche, deux années de coopération au Tchad ­ un des pays les plus pauvres de la planète ­ m’ont fait plonger dans une culture radicalement autre et confronté à la douloureuse réalité des inégalités dans le monde. C’est là qu’a mûri ma vocation, discernée auparavant en faisant les Exercices spirituels au Centre spirituel jésuite Manrèse à Clamart.

En entrant au noviciat, dans la banlieue lyonnaise, je n’imaginais pas à quel point la vie dans la Compagnie de Jésus me ferait, elle aussi, voyager ! Les études m’ont conduit une année à Londres, puis, plus tard, quatre ans à Boston, pour une thèse de théologie en Doctrine sociale de l’Église. Plus récemment, le Troisième An m’a mené une année au Chili et en Bolivie. Les activités apostoliques auprès de jeunes ont été l’occasion d’aller en Australie et au Brésil pour les Journées Mondiales de la Jeunesse. D’autres opportunités m’ont fait poser le pied en Amérique Centrale et du Sud. Et toujours demeure cette joie de rencontrer des compagnons de Jésus très différents, engagés dans de multiples missions dans la vigne du Seigneur, avec une grande diversité de styles et de positions. J’ai été interpellé, bousculé, mais aussi profondément nourri par ce que j’ai découvert grâce à eux de la fascinante mosaïque que constitue la famille humaine.

Pèleriner n’est pas seulement aller à l’autre bout du monde. Au noviciat, j’ai été envoyé à Toulouse dans une communauté en cité. J’y suis retourné pour ma régence, effectuée à l’ICAM. Depuis 2015, j’habite à Saint-Denis, cité Gaston Dourdin, tout en travaillant au centre de Paris. La fameuse ligne 13 du métro parisien, qui relie les quartiers pauvres de la banlieue Nord aux arrondissements les plus chics de Paris, est mon quotidien. C’est là que le Christ me donne de le rencontrer…

Pèleriner à la manière de saint Ignace de Loyola, c’est aussi cheminer concrètement avec l’Église et être à son service pour le Christ. Étudiant, j’ai eu une responsabilité nationale dans les aumôneries et j’y ai fait l’expérience d’une Église plus large et diverse que ma petite communauté d’appartenance et ma sensibilité ecclésiale. Depuis quatre ans, je suis en mission à la Conférence des évêques de France, en charge du Service national Famille et Société. Si les défis ne manquent pas, c’est bien la figure d’Ignace et des premiers compagnons se mettant à la disposition du pape qui me sert de repère.

P. Grégoire Catta sj
Communauté Saint-Alberto Hurtado à Saint-Denis

Cet article a paru dans la revue Échos jésuites (printemps 2022), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour vous abonner, merci d’envoyer votre mail et/ou votre adresse postale à communicationbxl [at] jesuites.com.

À l’occasion de ses derniers vœux, le samedi 25 septembre 2021, en l’église Saint-Ignace à Paris, le P. Grégoire Catta sj retrace son parcours depuis sa rencontre personnelle avec le Christ, son entrée chez les jésuites et ses missions en tant Directeur du Service National Famille et Société à la Conférence des Evêques de France.

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