Le 21 janvier dernier, Louis Lorieux a été ordonné prêtre dans la Compagnie de Jésus par Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, en l’église Saint-Jean-Berchmans, à Bruxelles.
Nous venons d’entendre dans la première lecture, choisie pour cette ordination, un texte du prophète Isaïe. Le texte du livre d’Isaïe date de l’époque après l’exil. Beaucoup sont revenus de Babylone et essayent de construire un nouvel avenir avec ceux qui sont restés à Jérusalem. Les circonstances sont loin d’être idéales. Il y a beaucoup de pauvreté, peu de moyens, peu de perspectives. C’est précisément alors que raisonne une nouvelle pleine de joie : « Le Seigneur Dieu m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, consoler tous ceux qui sont en deuil, mettre le diadème sur leur tête de la cendre, l’huile de joie au lieu du deuil, un habit de fête au lieu d’un esprit abattu ». Le prophète qui s’exprime ainsi voit bien la pauvreté et la situation sans issue, mais, dit-il, « L’Esprit du Seigneur repose sur moi », pour annoncer, précisément dans cette situation, la bonne nouvelle.
Bonne nouvelle, Évangile, c’est le mot utilisé ici. Lorsque des siècles plus tard, au début de sa vie publique, Jésus fait la lecture dans la synagogue de Nazareth, Il se reconnaît dans ces paroles, paroles qui vont l’aider à discerner sa propre mission. « L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction ». Consacré et envoyé pour apporter la bonne nouvelle. « Il m’a oint, non pour annoncer le jugement et la condamnation, mais pour annoncer une année de grâce et de pardon ». Pour dire à tous qu’ils sont connus et aimés de Dieu. Que personne ne se sente perdu ou exclu. Jésus est à ce point touché par ses paroles d’Isaïe, tellement concrètes et tellement personnelles, qu’il peut dire en toute vérité que ce passage de l’Ecriture s’accomplit en lui. Il sait que c’est maintenant sa mission : annoncer l’amour de Dieu à tous ceux qu’il va rencontrer.
Nous n’avons pas d’autre mission que la sienne : annoncer l’Evangile, la bonne nouvelle, guérir les cœurs brisés, proclamer la délivrance. Cher Louis, c’est cette mission que tu reçois aujourd’hui comme prêtre. Tu es chrétien : tu appartiens déjà au Christ par ton baptême. Tu es jésuite : tu lui est déjà consacré en vivant en communion avec lui dans sa « Compagnie ». Dans quelques instants par l’imposition des mains et l’invocation de l’Esprit Saint tu deviendras son collaborateur en tant que prêtre. Prêtre, on ne le devient pas par soi-même. C’est le Seigneur qui t’appelle. Et après de longues années de préparation et de discernement tu lui donne aujourd’hui ta réponse. Mais on ne devient pas prêtre non plus pour soi-même. Le sacerdoce est un ministère : on est consacré au Seigneur mais pour être envoyé par lui.
Annoncer ce même Évangile non seulement en paroles mais aussi et aujourd’hui peut-être avant tout en actes, avec des actes de bonté et de proximité, comme il est dit de Jésus dans les Actes des Apôtres : « Là où il passait, il faisait le bien ». Fais de même. Sois proche des gens. Accueille-les de tout cœur. Partage leur joie et espérance mais aussi leur tristesses et angoisses. Sois proche des ceux qui viennent frapper à ta porte, ceux qui sont dans le besoin. Sois proches aux jeunes ! Aide-les à découvrir et à discerner la présence de Dieu au cœur de ce qu’ils vivent. Car Dieu n’est pas loin. Il est présent. Témoigne de cette présence par ce que tu dis et ce que tu fais, par toute ta vie. En tant que prêtre tu seras aussi dispensateur de la grâce de Dieu par la célébration des sacrements, signes par excellence de la proximité et de la sollicitude du Seigneur.
« Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » Voilà ce que Pierre demande dans l’Évangile que nous venons d’entendre. Mais quand il voit la force du vent, il a peur : « Sauve-moi, Seigneur ». Toi aussi, Louis, tu es venu vers lui. Toi aussi un peu sur les eaux, car ce n’est nullement évident. Et il y a du vent ! Mais à toi aussi il dit : « Pourquoi douter ? N’aie pas peur, je suis là. Si je te demande d’être proche des gens et de les aimer, je te demande en même temps de rester toujours proche du Seigneur. Sans lui tu ne pourras pas accomplir ta mission. L’Évangile nous dit aussi que Jésus cherchait toujours un lieu à l’écart pour prier. Comment je pourrais annoncer la proximité du Seigneur si moi-même je ne le cherchais pas de tout mon cœur ?
Cher Louis, soyons dans la joie et rendons grâce à Dieu. « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait », comme dit le psaume que nous venons de chanter. Voilà ta prière avant de recevoir l’ordination sacerdotale : « Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur. Je teindrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple. »
+ Monseigneur Jozef De Kesel,
archevêque de Malines-Bruxelles
En savoir + sur l’ordination de Louis Lorieux à Bruxelles
La célébration, vivante et joyeuse, rassemblait un public venant de nombreux horizons, à l’image des différents apostolats et missions de Louis, notamment au sein du collège Matteo Ricci, du réseau Magis à Bruxelles et, les années précédentes, de la chorale Diony’s Voice en Seine-Saint-Denis. De nombreux jeunes, notamment musiciens et choristes, étaient présents.
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