La Revue d’Éthique et de Théologie Morale (RETM) n° 317 consacre son numéro d’avril 2023 sur le thème « Après la CIASE, penser ensemble l’Église et l’éthique des relations », avec dix contributions ayant fait l’objet de conférences sur ce sujet à Paris en 2022.

Après la CIASE, penser ensemble l’Église et l’éthique des relations Ce numéro est le recueil d’une série de conférences ouvertes à tous sur quelques thèmes importants suggérés par le rapport de la CIASE, qui ont eu lieu entre mars et juin 2022 au Collège des Bernardins, au Centre Sèvres et à l’Institut catholique de Paris, en lien avec la Conférence des Evêques de France et la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF).

L’objectif de ces conférences était de réfléchir sur ces sujets, d’en peser les enjeux et de faire quelques propositions.

Plusieurs jésuites ont contribué à ce numéro de la Revue d’Éthique et de Théologie Morale :

Extraits de l’éditorial du P. Alain Thomasset sj

« En octobre 2021, après deux ans et demi de travaux, la CIASE (Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église catholique) a publié son rapport, incluant 45 recommandations. (…) Plusieurs de ces recommandations font appel au travail des théologiens et théologiennes, et de manière générale aux universitaires, pour élucider les dysfonctionnements ayant permis ces violences. Parmi les questions posées, retenons-en simplement quelques-unes :

  • Comment se fait-il que les victimes n’aient pas été écoutées, ou qu’elles aient été dans l’incapacité de parler ?
  • Comment les abuseurs ont-ils pu détourner la Bible, ou utiliser des éléments de la tradition de l’Église pour servir leur dessein criminel ?
  • Qu’est-ce qui dans le fonctionnement ecclésial, dans la formation des clercs, dans la mentalité catholique, a pu favoriser une culture du silence ou une incapacité à s’opposer à ceux qui étaient considérés comme des personnes « sacrées » et mises « à part » ?
  • Qu’est-ce qui dans l’enseignement de l’Église sur la sexualité a pu favoriser de telles déviations ?

La CIASE ne prétendait pas se substituer à l’Église mais a fait des propositions de réflexion qu’il est de la responsabilité des universitaires catholiques d’approfondir. Comme elle l’indique dans son rapport au n° 872 : « Il reviendra à l’Église de France de déterminer comment elle entend se saisir de ces sujets, en faisant appel aux réflexions portées par les personnes victimes et les laïcs engagés, mais aussi par le monde de la recherche théologique. » […]

Ces textes se veulent une contribution à une prise de conscience approfondie de la réalité, et des causes des violences sexuelles au sein de l’Église catholique. La théologie dogmatique, l’éthique, la Bible, la théologie spirituelle, l’ecclésiologie tout comme la psychologie, ou la sociologie méritent d’être mobilisées pour comprendre les causes de ces graves atteintes aux personnes, si contraires aux requêtes de l’Évangile dont l’Église est porteuse. Ces recherches, en lien avec l’expérience des victimes et la pratique des acteurs pastoraux, ont la mission de suggérer des mesures pour corriger ce qui doit l’être dans les pratiques, le fonctionnement et l’enseignement de l’Église afin d’enrayer ces drames et prévenir leur continuation. »

Après la CIASE, penser ensemble l’Église et l’éthique des relations, Revue d’éthique et de théologie morale, n° 317, ­février 2023, 160 p.

Voir les replays du cycle de conférences « Après la CIASE, penser ensemble l’Église »

  • Le 23/03/22, au Centre Sèvres, sur « Les victimes au centre. Reconnaissance, pardon, réconciliation »,
  • Le 05/04/22, à l’Institut Catholique de Paris (ICP), sur le thème « Où est passé le peuple de Dieu. Ministères, pouvoir, participation »,
  • Le 09/05/22, au Collège des Bernardins sur « L’éthique sexuelle : une question sociale. Sexualité, relations, société »,
  • Le 07/06/22, à la Conférence des évêques de France, sur « La situation des abus dans l’Eglise et dans le monde. Les actions entreprises pour y répondre ».
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