Le P. Mark Rotsaert sj est l’actuel président de la Société des Bollandistes, société savante fondée par le jésuite Jean Bolland en 1630. Dédiés à l’étude critique des saints, de leur vie et de leur culte, ce centre de recherche est la référence mondiale de l’hagiographie. Le P. Mark Rotsaert sj revient sur son riche parcours.

MARK ROTSAERT sj Né en 1942 à Hasselt, dans le Limbourg belge, comme second d’une famille de cinq enfants, j’ai très tôt senti l’attirance à suivre Jésus. À la fin de mes humanités au Collège Saint-Jean Berchmans, à Bruxelles, je suis entré au noviciat jésuite de Drongen (Gand). Après la philosophie, j’ai souhaité étudier la philologie romane et notamment l’espagnol pour lire saint Ignace dans sa langue. Mes deux premières années d’université aux Facultés Notre-Dame-de-la-Paix à Namur m’ont beaucoup marqué, tout comme la figure de jésuites expérimentés, véritables phares dans ma jeune vie de religieux. Après la licence en langues romanes et celle en théologie à la KULeuven, puis mon ordination, j’ai eu la chance de faire mon Troisième An au Québec sous la direction de Gilles Cusson, qui m’a introduit aux « Exercices spirituels dans la vie« .

La joie de transmettre

Ma première mission me mena au noviciat flamand à Auderghem (Bruxelles), comme socius puis maître des novices. Transmettre aux candidats à la Compagnie de Jésus ce dont je pouvais vivre moi-même m’a rempli de joie ! S’en sont suivies plusieurs missions de gouvernement : Provincial – mission que personne ne recherche, tout au service des compagnons – ; Président de la Conférence des Provinciaux Européens – un poste sans pouvoir, sans hommes et sans argent, mais rempli avec la profonde conviction des bienfaits de la collaboration entre Provinces européennes. Ensuite, à la demande du Père Général, je devins supérieur de la communauté de 75 jésuites professeurs à l’Université Grégorienne, à Rome. Encore une fois, ce n’était pas mon choix. Mais grâce, notamment, au recteur (français) François-Xavier Dumortier, ces années romaines ont été ensoleillées, dans tous les sens du mot. Espérant un retour dans ma Province, me voilà envoyé à Oxford comme Senior Fellow in Ignatian Spirituality au Campion Hall, maison jésuite dans cette belle ville universitaire. Rentré en Flandre, j’ai rejoint en tant que supérieur la communauté de Heverlee (Leuven), maison pour jésuites âgés et malades. De maître de novices au soin des compagnons âgés : faut-il y voir une forme d’inclusion ? Parallèlement, je suis appelé à la présidence de la Société des Bollandistes à Bruxelles, œuvre jésuite qui étudie de manière scientifique la vie des saints et leurs écrits depuis 1607.

Le fil rouge tout au long de ces missions au service de la Compagnie de Jésus ? L’amitié et la spiritualité de saint Ignace de Loyola. Au noviciat, j’ai étudié les vingt Annotations des Exercices spirituels et, depuis, la recherche ignatienne ne m’a plus lâché ; entémoignent plusieurs livres, dont une traduction en néerlandais des Exercices. Le dernier ouvrage vient de paraître : Ignatius van Loyola, kerngedachten uit zijn spiritualiteit (Ignace de Loyola, les idées maîtresses de sa spiritualité, 2021).

P. Mark Rotsaert sj,
Président de la Société des Bollandistes,
Communauté jésuite de Heverlee

Cet article a paru dans la revue Échos jésuites (hiver 2021), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour vous abonner, merci d’envoyer votre mail et/ou votre adresse postale à communicationbxl [at] jesuites.com.

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