« Nos croix à la lumière pascale » – éclairage du P. François Boëdec, Provincial, pour l’entrée en Carême

« Voir toute chose nouvelle en Christ », telle est l’invitation pour ce Carême, que nous adresse le P. François Boëdec, Provincial d’Europe occidentale francophone. Il ne s’agit « en rien d’une formule facile », la vivre nous pousse à chercher la vérité qui libère, à nous décentrer de nous-mêmes pour « tourner notre regard vers un Autre que nous ».

Christ au vitrail (c) Charles Hervieux sj « Voir toute chose nouvelle en Christ » : telle est l’invitation qui nous accompagne au long de cette année ignatienne. Si nous la prenons au sérieux, nous savons qu’elle n’est en rien une formule facile. Elle conduit à des prises de conscience et des acceptations, au travail parfois douloureux mais libérant de la vérité, ces moments où nous nous décentrons de nous-mêmes et tournons notre regard vers un Autre que nous.

Le temps du Carême dans lequel nous entrons est un moment béni pour avancer vers ces conversions indispensables à notre vie, celle de l’Église et de nos sociétés.

« Voir toute chose nouvelle », c’est voir ce qui germe, ce qui naît, sans s’arrêter uniquement à l’écroulement de ce qu’il y a autour, là où le mauvais esprit voudrait arrêter notre regard et entraîner nos vies, dans une spirale infernale et stérile. C’est aussi regarder autrement ces situations qui semblent figées et qui nous font douter des autres, de nous-mêmes, parfois même de Dieu. C’est chercher où sont cachées les sources de renouvellement, les passages étonnants, et désensabler autour, sans se laisser prendre par des agitations donneuses de leçons qui épuisent sans construire. En fait, c’est être déjà un pas plus loin dans l’histoire avec Dieu. Car c’est bien en Christ qu’il s’agit de voir toute chose. Cela suppose de désirer vraiment entrer dans le regard de Dieu sur le monde. Le seul qui a la juste vision des choses. Le seul qui croit et espère jusqu’au bout.

Dans notre marche de Carême, il s’agit de regarder la croix, celle du Christ, celles de nos vies, à partir de la Résurrection, à partir de cette lumière qui éclaire autrement les réalités et les choix, parfois difficiles et complexes, auxquels nous sommes confrontés. Et fait naître un élan étonnant, signe d’un amour nouveau et créateur malgré tout. Telle fut l’expérience d’Ignace et de François Xavier, dont nous fêtons, le 12 mars, les 400 ans de la canonisation. Qu’ils nous aident à comprendre davantage ce que signifie pour nos vies la croix du Christ mort et ressuscité.

François Boedec jesuite

P. François Boëdec, Provincial d’EOF

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