Le Réseau MAGIS est au service de la formation humaine et spirituelle des jeunes de 18 à 35 ans. En temps de pandémie et de télétravail longue-durée, ce réseau est un lien d’autant plus nécessaire aux jeunes. Le P. Gabriel Pigache, directeur du Réseau Magis, nous en dit plus sur l’adaptation du réseau et de ses activités au contexte sanitaire.

Adapter les activités

MAGIS a rarement été autant en réseau que depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020. L’installation des bureaux au centre de Paris, dans la Maison Magis, tourne généralement à l’avantage des étudiants et jeunes pro vivants en Île-de-France. Mais la pandémie et le télétravail ont mis Paris au même rang que les autres et ouvert une multitude d’opportunités !
De nombreux ateliers de formation programmés par MAGIS Paris sont désormais ouverts à tous, les Exercices dans la vie ordinaire ont vu leur nombre de participants doubler, et les jeunes de tous horizons participent plus activement à la préparation des programmes de l’été (MAGIS été à Penboc’h, pèlerinages…). La rencontre nationale des équipes MAGIS a eu lieu en mars sur Zoom ; elle a constitué un beau moment de communion pour 35 jeunes situés aussi bien en France métropolitaine, qu’à l’île de la Réunion, à l’île Maurice et en Polynésie !

Maison Magis, Paris

Mais avec ces opportunités, la lassitude aussi est venue. On ne participe pas facilement à des rencontres MAGIS en visio après sept heures de cours ou de télétravail. Pour conjurer le sort, on fait preuve de créativité. Lors de la rencontre « May the light be with you (MAGIS Hiver) », organisée début décembre par MAGIS Lyon, une famille entière (parents et enfants) s’était constituée en orchestre pour rythmer, par la musique et depuis une caméra d’ordinateur, le rassemblement. Dans ce même événement, des ateliers interactifs ont été animés à partir d’extraits de film ou de musique, dont la diffusion était facilitée par la visioconférence.

Transformer les épreuves en opportunités

Les « dîners écologie et politique » de MAGIS Paris sont aussi un bon exemple de la capacité à transformer la crise en opportunité. Cette rencontre hebdomadaire rassemble une vingtaine de participants autour d’un jeune engagé personnellement dans l’écologie politique, ou au sein d’une association au service de la transition écologique. La visioconférence et le couvre-feu ont donné lieu à une nouvelle possibilité : inviter à témoigner des jeunes engagés sur tout le territoire et disponibles après 18h ! Fondateurs d’un café associatif à Lille, Association The shifters, une bloggeuse écolo en Anjou… tout cela, bien souvent enrichi de bons visuels, et précédé d’une revue de presse de l’actualité internationale de la transition écologique.

Apprécier d’autant plus les rencontres « réelles »

Cette créativité reflète non seulement la culture numérique intense des jeunes générations, mais surtout une immense frustration de ne plus se rencontrer. Frustration qui pousse à de nouvelles initiatives en présentiel et pendant le week-end, et en milieu ouvert. Plusieurs randonnées ouvertes à tous ont été spontanément Jeunes du Réseau MAGIS organisées en ce sens, ainsi que des sorties “Laudato Si’ sur le terrain”, nouvelle proposition de la Maison Magis. L’idée est de vivre la pensée écologique du pape François dans sa lettre Laudato si’ à travers des sorties mensuelles et quelques week-ends. En février, 35 jeunes se sont rendus au « Campus de la Transition », un éco-lieu situé en Seine et Marne, et ont aidé à planter de 500 arbres au service d’un jeune couple s’installant en permaculture.
La joie de se retrouver était palpable à travers les coups de pioches et dans les conversations allant bon train tout au long de la journée. Le froid (-5 °c), la boue, rien ne pouvait arrêter cette rencontre, et la sobriété heureuse de vie au Campus était la confirmation que le monde réel, même sans chauffage, valait bien mieux que toutes les visios du monde !

Les étudiants sont, plus que tout le monde, astreints au travail en visio, et la majorité des jeunes vivent douloureusement la distanciation sociale. Certes, le virtuel est austère et il recentre les rencontres sur le travail et sur l’utile ; mais cela eut le mérite de déployer des moyens pédagogiques nouveaux, plus visuels. À MAGIS, ces frustrations sont l’occasion d’une créativité étonnante. Nous prenons aussi conscience de la valeur des rencontres « en présentiel », en accordant plus d’importance à leur gratuité et à tout ce qui, au-delà du travail, nous permet de nous rencontrer en vérité.

P. Gabriel Pigache sj (Paris-Assas)

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