Du 29 janvier au 1er février, la session annuelle de formation du Centre de recherche et d’action sociales (CERAS) se penchera sur le thème du genre et de l’identité invitant les participants à suivre le fil de cette question complexe et de ses implications, notamment pour l’Église et ses mouvements. Entretien avec l’équipe formation du CERAS sur le choix de ce thème et le programme de la session.

Pourquoi le choix de ce thème ?

Nous travaillons en partenariat avec des mouvements et des associations. Ces questions de genre les interrogent notamment ceux de l’éducation populaire et des mouvements de jeunesse, comme le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne (MRJC) ou les Scouts et Guides de France (SGDF). Plusieurs partenaires ont ainsi émis le souhait de travailler ce thème. Ensemble, nous avons choisi de construire cette session sur le genre et l’identité, qui, sous ce prisme, est assez peu abordé en milieu catholique.

Nous nous inscrivons dans une démarche de dialogue et de compréhension mutuelle pour essayer d’éclairer la réflexion sans pour autant répondre à toutes les questions posées par ce thème. Nous aborderons la manière dont la question des entités de genre est traitée aujourd’hui par le champ académique, par la sociologie, en abordant aussi l’expérience vécue. Nous adopterons la démarche habituelle du CERAS : comprendre pour agir. On se trouve toujours à la lisière entre le champ académique, celui des universitaires, des chercheurs et des chercheuses, et le champ de l’expérience, celui des professionnels de terrain ou des personnes concernées.

À qui s’adresse cette session ?

Elle s’adresse à des personnes intéressées par le sujet, ou qui ont envie de le découvrir. Il s’agit notamment de professionnels et bénévoles engagés dans les associations et mouvements d’Église, de professionnels de l’enseignement, des éducateurs et des éducatrices… Le programme de la journée du mercredi est d’ailleurs dédié à la question éducative. Cette session est ouverte à tous : parents, étudiants, notamment ceux du Centre Sèvres qui accueille la session. C’est vraiment une invitation à se laisser déplacer, et ce, quel que soit son parti pris de départ.

Quel sera le fil rouge de cette session ?

Nous avons voulu une progression pédagogique qui nous permette d’imaginer un voyage maritime : on propose d’embarquer, avec un premier temps de découverte, de compréhension. Dans le champ académique ou associatif autour du genre et des identités, il y a beaucoup de vocabulaire spécifique, de postulats qui ne sont pas forcément bien connus. Il nous semblait aussi important de commencer par s’ancrer dans le fait que ce sont avant tout des expériences vécues, incarnées par des personnes.

Dans un second temps, la session abordera la question « Que faire du trouble ? », en partant du constat que cette question du genre trouble. Il n’est pas question du trouble compris comme un trouble psychique ou mental. Il est vraiment question à la fois du genre traditionnel, féminin et masculin, et d’une ouverture sur des catégories plus larges. Cette question trouble également l’opinion publique, le débat politique et a aussi des conséquences très concrètes sur la vie des personnes. L’idée est d’entrer en profondeur sur ce sujet, avec une approche à la fois théologique donnée par l’intervention du P. Bruno Saintôt sj, responsable du Département d’Éthique biomédicale au Centre Sèvres, mais aussi une approche plus sociologie-politique à partir de ce qui se joue en France, notamment pour les catholiques, autour de ces questions.
Nous proposerons un point particulier sur l’éducation et l’accompagnement des jeunes. La dernière journée permettra de relire ce qui aura été vécu, et de voir, de manière un peu plus large, comment on peut faire société, vivre dans une société apaisée avec les questions de genre et non pas malgré elles.

Clémence Pourroy, Clémence Dubosq et Charles Duplatre
Equipe formation du CERAS