Il y a de quoi se réjouir, nous sommes, pour un grand nombre, de plus en plus sensibles à la crise environnementale. Les changements profonds dans nos modes de vie (alimentation, transports…) sont bien modestes par rapport aux défis posés à l’humanité, mais nous sommes en route. 

fiche ecojesuit 31 Selon les communautés et les personnes, cela peut pourtant rester difficile d’en parler et d’envisager les avancées communes possibles, notamment entre ceux qui insistent un peu trop et ceux qui y attachent moins d’importance. Cette difficulté n’est plus l’apanage de la liturgie et la politique ! Cette question touche à l’intime : nos modes de vie, notre rapport aux biens, notre sens de la liberté. Les échos des communautés nous font envisager quelques points d’attention possibles.

Nous sommes tous habités par de grands désirs !

Il nous faut les reconnaître. Ils sont variés, et pas forcément incompatibles. Ainsi par exemple, certains d’entre nous sont plus sensibles à la situation actuelle du monde qui appelle à une conversion spirituelle et matérielle, et suppose, avec une certaine urgence maintenant, des engagements individuels et collectifs, et des décisions structurelles. D’autres portent plus particulièrement le souci que chacun soit accompagné et respecté dans son chemin personnel avec le fait que constitutivement, la liberté de chacun est première, et donne puissance et profondeur à l’engagement.

Cheminer ensemble

Face aux pièges, voici quelques pistes pour passer d’oppositions stériles à des discussions fécondes…

Laisser l’autre respirer avant de lui dire qu’il expire du CO2
Aux prescriptions et injonctions, préférons les appels de fond ! Nous partageons le désir d’ordonner nos vies à « la fin pour laquelle nous sommes créés ». Des appels colorent cette orientation : notre entrée dans la vie religieuse, des appels du monde, de l’Église. Pouvons-nous entendre, les uns des autres, nos appels décisifs, et comment l’appel à la « conversion écologique » y trouve sa place ?

Laisser l’autre s’exprimer avant de lui dire qu’il est idéologique
De plus en plus, nous veillons aujourd’hui à nous écouter sur le terrain des motions, inquiétudes, espérances, qui nous traversent. Prenons aussi le risque d’entendre les convictions des uns et des autres, sans les décrédibiliser d’emblée, en donnant à chacun le temps de les expliciter (raisons scientifiques, spirituelles…), en sachant nous questionner avec bienveillance.

Éclairer ensemble notre liberté, plutôt que de pointer les manques de liberté
Partageons en communauté les ressources qui nous ont aidés à éclairer notre jugement personnel.

L’équipe Ecojesuit propose par exemple, de son côté, des études comme celle de Carbone 4 , et évidemment Laudato si’ qui mérite d’être lue plusieurs fois.

Une réflexion, pour terminer

Si j’étais un animal, je serais :
– Un taureau, toujours prêt à foncer dans ce qui s’agite, surtout si c’est rouge !
– Une autruche, experte en stratégie d’évitement : « courage, fuyons le sujet ».
– Une grenouille verte consciente que tout est bien chez elle : sa mare et ses têtards vont bien.
– Un lion, calme et reposé mais capable de s’échauffer quand il faut s’imposer.
– Une libellule, papillonnant entre les sujets sans savoir quoi butiner.
– Un pic vert, sûr de son coup et capable de les enchainer.
– Un lombric, pas sûr de lui, pas très utile mais qui fabrique un compost fertile
Comment voulez-vous que ce zoo vive en bonne compagnie ? Et Dieu inventa l’homme et la parole et il vit que cela était bon.

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