Du 11 au 17 février 2024, le P. Yves Stoesel sj et Michel Berdah, diacre du diocèse de Versailles, ont accompagné une retraite selon les Exercices spirituels « dans la rue » à Paris. Pascale, une participante, membre de la Communauté de Vie Chrétienne (CVX), témoigne des rencontres et des découvertes qu’elle pu vivre.
Afin de nous préparer à vivre ces Exercices, en matinée, nous avons eu un enseignement sur la vie de Moïse et nous avons reçu des pistes de réflexion. Puis nous avons été envoyés pour vivre une marche solitaire dans Paris avec des textes à méditer de la vénérable Madeleine Delbrêl, assistante sociale et mystique ; de Rabindranàth Tagore, poète, romancier, dramaturge et philosophe de langues bengali et anglaise ; et de Sœur Marie-Thérèse Abgrall, religieuse de la communauté apostolique Saint François Xavier. Nous nous sommes retrouvées en fin d’après-midi pour préparer le dîner et partager ce que nous avons vécu à tous, avec nos accompagnateurs.
Dans la rue, pas de but. Juste voir, entendre, sentir. Repérer ses mouvements intérieurs. Vivre dans le moment présent. Ne pas se dérober. Alors cadeau sur cadeau, je trouve Dieu en toutes choses ! Le nom d’une rue rappelant un souvenir, un moment d’histoire ; une odeur que je goûte ou qui me met devant la réalité de notre environnement ; de beaux immeubles ou œuvres d’art qui me font louer ; des sourires donnés et reçus ; une rencontre avec quelqu’un du quartier qui me le raconte ; un « Tu as de la chaleur ajoutée » glané dans un café ; des jeunes pleins de vie engagés pour une œuvre humanitaire ; détour au mémorial de la Shoah, une survivante : « Quand on vous met nu, il ne vous reste que vous-même » ; dialogues avec des femmes et des hommes de le rue, racontant leur existence, reconnaissants de « l’aumône » donnée en disant « Que Dieu vous bénisse ! » ; une femme adossée à un arbre brodant pour passer le temps. Tant de bonnes nouvelles ! Parfois je me suis faite rabrouer car trop de blessures, de misère humaine ! Dieu était là aussi. Pendant ces quelques jours, le Seigneur a été pour moi « douceur sur mon chemin ».
Ce fut une prise de conscience que je peux me laisser aimer, me laisser donner et apprendre par les autres, les événements, la nature, l’art si je ne m’enferme pas dans mes soucis, mes plaintes et mes peurs. Comme la vénérable Madeleine Delbrêl, j’ai vécu la rue comme un lieu de sainteté. Il n’y a pas à chercher loin. Tout est déjà là ! Rester dans cette attitude d’accueil, en combattant mes vieilles habitudes, en quittant mes protections pour être moi-même faible comme « les faibles » et forte du Seigneur. Une belle perspective en ce Carême !
Pascale,
participante aux Exercices spirituels dans la rue, à Paris, en 2024
Que sont les « Exercices spirituels dans la rue » ?
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