Sensibilisés par les enjeux et ruptures du monde d’aujourd’hui, les membres du Mouvement Chrétien des Cadres et Dirigeants se sont rassemblés à Nantes les 24 et 25 septembre pour leur Congrès. Le thème de cette édition : « Passeurs d’avenir. Tous au travail ! »

Passeurs d’avenir. Tous au travail !

Plus de 1 000 membres du Mouvement Chrétien des Cadres et Dirigeants (MCC) se sont retrouvés pour travailler ensemble à la question suivante : être passeurs d’avenir, concrètement, au quotidien, qu’est-ce que cela implique ? En particulier dans le monde professionnel ? Ce Congrès concluait un cycle débuté en mars 2021, au cours duquel les membres du MCC se sont d’abord efforcé de comprendre les transitions et les ruptures que connaissent leurs mondes professionnels, puis d’y identifier des signes d’espérance. Le Congrès de Nantes a été l’étape finale de leur chemin et l’occasion de revisiter leurs engagements et prises de responsabilités.

A l’ouverture de la célébration, le P. François Boëdec sj, Provincial des jésuites d’Europe occidentale francophone, a témoigné des liens qui unissent la Compagnie et le MCC en partageant le sentiment de se retrouver « en famille » quand un jésuite rejoint une rencontre du Mouvement. Il a proposé une méditation du « chemin étonnant de Jonas » qui, confronté à « l’annonce du malheur  à venir : Ninive sera détruite » se laisse transformer par « ce mystérieux cheminement que seule la force de vie que Dieu a définitivement mis dans ce monde peut opérer, alors même que nous nous trouvons souvent devant l’apparente victoire de la mort. »

Une table ronde a ensuite réuni Jean-Claude Lurieux, diacre et membre du comité exécutif de la SNCF, Elena Lassida, engagée dans l’économie sociale et solidaire, et Véronique Fayet, Présidente des Semaines sociales. Ensemble, ces personnes ont partagé leurs expériences concrètes de « passeurs d’avenir » dans leurs vies professionnelles : gérer les risques psychosociaux en période de crise sanitaire et migratoire, accompagner les entreprises qui pensent de nouvelles façons d’organiser le travail, augmenter le pouvoir d’agir des plus pauvres.

Les ateliers : dialoguer, s’engager, réinventer

A travers cette table ronde et les 27 ateliers qui ont été proposés en suite, l’objectif a été de s’enrichir des expériences de celles et ceux qui agissent au quotidien pour faire face aux différentes transitions – écologique, numérique, économique ou sociétale – qui se caractérisent par leur rapidité, voire leur urgence. Ces ateliers étaient répartis en quatre thèmes et proposaient d’élargir les capacités d’actions des participants dans leurs responsabilités professionnelles, dans leurs engagements citoyens, dans leurs quotidiens et dans leur vie spirituelle.

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Ces ateliers été l’opportunité de répondre ensemble aux questions de la création de liens durables, la recherche d’une fraternité sincère, la priorisation du soin à l’autre et de l’inclusion de toutes et tous, notamment des plus fragiles. Les membres du MCC s’y sont  mutuellement proposé des pistes d’actions pour transformer leurs relation à l’autre au travail et partager leurs chemins de conversion personnels et collectifs dans l’ensemble de leurs engagements. Le croisement de points de vue de chefs d’entreprises, de responsables syndicaux et d’associations, ou d’accompagnateurs spirituels a participé à la richesse de ces rencontres.

Mais ce Congrès a aussi été l’occasion pour les membres du MCC de se montrer engagés dans la démarche synodale proposée à toute l’Eglise par le pape François en travaillant sur l’identité du mouvement pour dessiner le MCC de demain. Cela s’est vécu de façon ludique à travers un Serious game. Les participants avaient en main des cartes représentant les freins au développement du MCC (vieillissement, fragilité du mouvement…) et ses différents atouts. La compilation des réponses permettra de réinventer le MCC de façon synodale.

L’atelier d’initiation au discernement tenu par le P. Bertrand Hériard-Dubreuil sj, aumônier national du Mouvement, a attiré 110 personnes et montré qu’il y avait une appétence pour les outils ignatiens. Le P. Hériard-Dubreuil conclue : « Je tire une grande paix de ce Congrès, paradoxalement parce que nous n’avons pas eu peur d’affronter nos conflits internes, notamment l’écart entre les membres plus jeunes et plus âgés, et la conception de notre mouvement comme action catholique ou comme mouvement de spiritualité. On constate d’ailleurs que les jeunes sont plus demandeurs de cette dimension spirituelle que leurs aînés. »