« Voir toute chose nouvelle en Christ » : méditation du P. Henri Aubert sj pour l’Avent

Le P. Henri Aubert sj, supérieur de la communauté jésuite à Namur, partage pour ce troisième dimanche de l’Avent une méditation issue de la dernière récollection à la chapelle universitaire Notre-Dame de la Paix, sur le thème « Voir toute chose nouvelle en Christ ».

En ce temps d’Avent, nous cherchons à redécouvrir le Christ et à voir toute chose nouvelle en Lui. Un chant peut nous y aider : Amour qui nous attends (CFC, Tamié, Philippe Robert).

Amour. Nous faisons l’expérience de l’amour dans nos vies, mais de manière imparfaite, toujours bouleversée… Jésus aussi, dans son Evangile, manifeste l’amour de Dieu, mais Il n’est plus là, ou plutôt nous Le pressentons dans les moments de lumière de nos vies. Nous L’attendons au terme de l’histoire.

Nous sommes dans l’espérance d’un monde nouveau. Noël à venir ne sera qu’une étape sur le chemin de la Résurrection, la vie en Dieu au terme de l’histoire, de notre propre histoire. Le chant reprend tout cela en nommant Jésus du seul mot d’Amour. Nous attendons les cieux nouveaux, la terre nouvelle, où régnera la justice. Ce sera alors le temps la gloire de Dieu, quand nous Le verrons face à face. L’Avent est le moment où nous pouvons chanter le Seigneur : Quand verrons-nous ta gloire transformer l’univers ?

Mais aujourd’hui nous sommes dans l’histoire justement, comment allons-nous vivre cette attente ?

Notre histoire est faite de violence et d’épreuves. Comme celle que le Christ a vécu tout au long de sa vie avec l’humanité, sur cette terre. Il a partagé notre humanité jusqu’à mourir comme un exclu et un réprouvé, au milieu des brigands, sur la croix. Notre histoire personnelle et universelle se vit à l’ombre de la croix. Nous pouvons regarder ce monde qui souffre, faire mémoire de nos propres souffrances, à l’ombre de sa croix.

Avec cela nous pourrions désespérer, ou bien nous laisser faire et vivre égoïstement en ignorant la détresse du monde. Il y a une autre manière de vivre dans cette attente de la vie en Dieu : déjà nous pouvons lire dans notre histoire des signes de l’amour et de la gloire de Dieu à laquelle nous sommes invités. C’est pourquoi nous avons pu chanter : la création gémit en travail d’enfantement, comme le dit saint Paul dans la Lettre aux Romains (Rm 8, 22). Oui, sa lumière traverse nos vies. Oui, nous pouvons contempler tous ces signes de l’amour de Dieu dans notre histoire.

C’est pourquoi, nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision, jusqu’à l’heure de ton retour. C’est un chemin, avec ses virages, ses carrefours, ses détours, ses conversions… Nous le vivons dans la foi et dans l’espérance de cette communion parfaite avec l’Amour qui nous attend.

Prenons le temps de prier, de contempler pour obtenir l’amour comme dans la méditation ad amorem des Exercices spirituels de saint Ignace (n°230-237), pour être en pleine communion avec le Christ, cet Amour qui nous attend. Commençons par reconnaître la présence de cet Amour, de Dieu dans notre création et notre histoire.

P. Henri Aubert sj P. Henri Aubert sj
Méditation pour la récollection à la Chapelle Universitaire de Namur
communauté jésuite Notre-Dame de la Paix à Namur

> Photo Centre spirituel jésuite de Penboc’h

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