« Construire un “nous” ensemble ? Migrants : de l’accueil à l’intégration », c’est le thème de la session annuelle du CERAS qui a lieu du 28 au 31 janvier au Centre Sèvres à Paris. Interview du P. Marcel Rémon sj, directeur du CERAS.

Du 28 au 31 janvier au Centre Sèvres à Paris, le Centre de recherche et d’action sociales (CERAS) propose quatre jours de conférences, d’ateliers et de tables rondes avec le Secours Catholique, le CCFD-Terre Solidaire, l’Enseignement catholique France, Pax Christi, le Service National de la Pastorale des Migrants et le Service national famille et société de la Conférence des évêques de France.

Pourquoi avoir choisi le thème des migrations pour la session 2019 du CERAS ?

La session du CERAS est toujours construite avec un groupe de partenaires. Cela nous aide à rester en lien avec les préoccupations de leurs bénévoles et de leurs salariés. Avec le CCFD-Terre solidaire, le Secours catholique, Pax Christi, le Secrétariat général de l’enseignement catholique, la Pastorale des migrants et le Service famille et société de la Conférence des évêques de France, il nous semblait important de se saisir de la question des migrations. Nous avons beaucoup échangé ensemble pour identifier quel axe répondrait au mieux aux questionnements actuels, tant au sein de l’église que de la société.

D’où ces 4 jours pour réfléchir et questionner le difficile, mais nécessaire, passage de l’accueil d’urgence à l’intégration : comment réellement accepter l’autre et construire un avenir, un « nous » ensemble ? Comment s’enrichir mutuellement de nos cultures, de nos expériences, de nos visions du monde ? Quelles joies et quelles difficultés pouvons-nous identifier en lien avec cette rencontre ? »

Comment les jésuites, forts de leurs expériences (notamment avec le JRS, Service jésuite des réfugiés), peuvent-ils contribuer au dialogue sur ce sujet ?

L’équipe du Service jésuite des réfugiés (JRS) a bien sûr été sollicitée pour mieux nous aider à incarner le sujet. Les membres du JRS interviennent à plusieurs moments de la session en animant une soirée poétique, en permettant à trois personnes réfugiées d’être aussi à la tribune pour parler de la politique migratoire française et en proposant, enfin, des portraits de migrants que nous exposerons sur les murs du Centre Sèvres.

En tant que jésuite et directeur du CERAS, qu’attendez-vous de cette session ?

L’objectif de toutes nos sessions est de contribuer à un réel changement vers plus de justice et de fraternité. Cela se fait par l’encouragement et le renforcement de pratiques déjà existantes, par l’éveil de nouvelles « vocations diaconales » ou par des contributions significatives au débat citoyen.

Cette session aura atteint son objectif si les participants se sentent stimulés pour un engagement, là où ils sont et à la mesure de leurs moyens, pour des chemins apaisés et fraternels d’intégration des migrants vivant déjà à leur côté.

Il s’agit moins de se poser la question de qui peut-on ou doit-on accueillir dans le futur proche que celle de comment intégrer celui qui est déjà là. En d’autres mots, de méditer sur les gestes du Bon Samaritain plutôt que sur la question de qui est mon prochain.

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