Les 100 ans de la revue Vies Consacrées

La revue Vies Consacrées fête ses 100 ans cette année. 1925-2025 – cent ans d’histoire et de réflexion théologique à propos de la vie consacrée, c’est l’occasion de faire mémoire et, par là, de chercher à discerner quelles lignes directrices, quels élans sont toujours susceptibles d’inspirer la vie consacrée aujourd’hui… A cette occasion un colloque, en partenariat avec les Facultés Loyola, aura lieu à Paris les 24 et 25 octobre, et envisagera l’avenir à travers la question : « Faut-il réparer la vie consacrée ? »

Un peu d’histoire…

Comment est née la revue et quel est son lien avec les jésuites ?

Fondée en 1925 par un groupe de jésuites enseignant le droit canonique ou la théologie morale aux scolasticats belge de Louvain et français d’Enghien, la Revue des Communautés Religieuses est d’abord dirigée par le Père Joseph Creusen, jésuite belge, assisté de son confrère français, Émile Jombart.

Le premier numéro de la R.C.R. sort de presse en janvier 1925. Au bout de douze mois, la revue est déjà diffusée dans cinquante pays. Au fil des ans, elle ne cesse de gagner de nouveaux abonnés. Initialement, ceux-ci sont les plus nombreux en Belgique et au Québec. Il faut entreprendre de gros efforts de promotion pour qu’une véritable percée soit réalisée en France. En 1935, dix ans plus tard, elle revendique plusieurs milliers d’abonnés et une diffusion vraiment mondiale.

À cette époque, la R.C.R. se propose de donner à ses lecteurs les moyens de connaître toujours mieux la nature, les devoirs, les droits de l’état religieux.

Pourquoi la revue prend-elle le nom de Vie Consacrée en 1966 …

Vatican II met toute l’Église en mouvement, la R.C.R. y compris. La Revue des Communautés Religieuses devient Vie Consacrée, selon le vocabulaire devenu commun après le Concile, de façon à pouvoir désigner par une même appellation toutes les formes de vie consacrée, des instituts séculiers aux ermites diocésains, en passant par la vie religieuse stricto sensu, qu’elle soit contemplative ou apostolique.

Les années 1970 sont celles qui voient la revue à son apogée. Animée par un comité de rédaction fortifié et internationalisé, soutenue sur les plans éditorial et théologique par son conseil de rédaction, la revue compte environ 7000 abonnés en 1971.

Dans cette dynamique de Vatican II, la revue privilégie plus nettement la théologie spirituelle. Elle cherche alors à écouter, décrire, former, discerner, réfléchir et formuler pour aujourd’hui cette expérience spirituelle qui est à l’origine de toute vie consacrée.

… puis Vies Consacrées en 2004 ?

Née à Egenhoven-Louvain, puis domiciliée à Namur, la revue rejoint Bruxelles en 1997, et est reliée à l’Institut d’Études théologiques (Faculté jésuite de théologie), installé dans les locaux du collège Saint Michel. Les enseignants de l’I.É.T. sont de plus en plus présents dans le comité de rédaction. En 2003, la revue, qui reste sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus, est confiée à une équipe de professeurs : Pierre Piret, s.j., Benoît Carniaux, o. praem (tous deux toujours présents en 2025), et Véronique Fabre, f.c.m. Noëlle Hausman en reprend la direction. De Vie Consacrée, la revue devient Vies Consacrées, attestant par là l’importance qu’elle accorde non seulement à la variété des formes de vie consacrée, mais également à la singularité des personnes, des parcours, des engagements. Actuellement le comité de rédaction est composé de six membres, dont deux jésuites, Pierre Piret sj et Timothée Jouan-Ligné sj.

Aujourd’hui, face à la crise de la vie religieuse qui est en réalité une crise de la vie chrétienne dans notre société, la revue éprouve désormais le besoin de reprendre une réflexion radicale sur la théologie du « charisme », et sur les rapports entre vie consacrée et société.

La rédaction de Vies Consacrées

>>> Site de la revue Vies Consacrées

Un colloque aux Facultés Loyola les 24-25 octobre « Faut-il réparer la vie consacrée ? »

Les violences et abus commis dans l’Église et particulièrement dans certains instituts de vie consacrée ont brisé de nombreuses vies et révélé de graves dysfonctionnements. Que faire ? Réparer, reconstruire, repartir, régénérer ? Aucun de ces verbes ne dit à lui seul l’ampleur de la tâche qui se présente à la vie consacrée, aujourd’hui en devoir d’examiner et de reprendre ses fondamentaux : autorité et obéissance, liberté et chasteté, individu et communauté, rapport au monde et à la culture… Parce que la vie consacrée se montre riche de ressources qui pourraient contribuer au chantier dans lequel toute l’Église est engagée, ce colloque voudrait, sans ignorer les impasses, ouvrir une espérance pour l’avenir.

Article publié le 8 octobre 2025

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