Du 19 au 23 août 2019 s’est tenue la première édition de l’Université d’été de l’écologie intégrale. Louise Roblin, chargée de mission au CERAS et co-fondatrice de l’événement, revient sur ce pari auquel près de 200 participants ont répondu présents. 

Dans Laudato si’ le pape nous appelle à nous convertir à une écologie intégrale, en expliquant : « Il est fondamental de chercher des solutions intégrales qui prennent en compte les interactions des systèmes naturels entre eux et avec les systèmes sociaux. Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature. » (LS 139)

Qu’est-ce que cela implique ? Et comment concilier des luttes historiquement disjointes ? Comment faire en sorte que les acteurs engagés dans le champ social, environnemental, et bioéthique se parlent et se reconnaissent comme complémentaires ? Et comment, surtout, assurer que l’engagement pour la construction d’un monde meilleur se fasse malgré des lignes partisanes diverses ?

Se rencontrer et se former pour mieux s’engager

Avec quelques personnes (de l’Association pour l’Amitié, du Campus de la Transition, de la revue Limite), nous avons formé un « collectif citoyen pour l’écologie intégrale », dans le but d’approfondir ces questions. Soutenu entre autres par le Ceras, le collectif a rassemblé près de 190 participants à la maison d’accueil Notre-Dame de l’Ouye, pour la première « université d’été de l’écologie intégrale ». Dans une atmosphère de dialogue, de détermination à l’engagement, et d’enthousiasme, nous nous sommes attelés à nous former aux divers sujets que touche l’écologie intégrale (environnement, social, économie, rapport au corps), mais aussi à creuser les divergences d’opinion. Pour mener à bien ce dernier point, nous avons pris le temps d’explorer des questions de fond, par exemple : qu’est-ce qu’une « vie bonne » ? Qu’est-ce que le Progrès ? Le respect pour la personne dans sa nature corporelle implique-t-il une perte de liberté ? Quels scénarios pour l’avenir en matière d’environnement, d’énergies, de transports, d’alimentation ? Si un autre système social et économique est souhaitable, quel est-il ? Quatre jours pour comprendre, se rencontrer, s’ouvrir au désaccord, et se tourner résolument vers l’engagement : les très nombreux retours des participants poussent à dire que le pari fut réussi !

Louise ROBLIN (Doctorante et chargée de mission au Ceras)