Robert Bellarmin (Roberto Bellarmino), naît à Montepulciano, non loin de Florence, le 4 octobre 1542.
La maison paternelle est pour lui une école de vertu, où sa piété se développe promptement, et plus d’une fois, dès l’âge de six ans, les gens du voisinage se réunissent autour de lui pour l’entendre prêcher la Passion de Notre-Seigneur.
À quatorze ans, il commence ses études chez les jésuites de sa ville natale, où il remporte de vrais triomphes. Il entre ensuite dans la Compagnie de Jésus. Après plusieurs années d’éloquentes et fructueuses prédications, et deux ans de professorat au collège romain, il est quelques années provincial à Naples, bientôt rappelé à Rome auprès du souverain pontife et enfin nommé cardinal, puis archevêque de Capoue.
Partout Robert Bellarmin brille par sa vertu comme par sa science ; dans les plus hautes situations, il vit toujours comme un religieux austère, fidèle à sa règle, ami de la simplicité et de la pauvreté.
L’innocence de sa vie lui fait aimer les cœurs purs ; c’est ainsi qu’il entoure d’une affection toute paternelle saint Louis de Gonzague et après lui saint Jean Berchmans.
S’il consent à dire la messe pour un malade, le malade guérit ; il délivre des possédés, il discerne l’intérieur des âmes, arrête des incendies. Son humilité ne lui permet pas de s’attribuer ces miracles, et il dit : « Ce n’est pas moi, c’est la signature que j’ai du bienheureux Ignace. »
Saint François de Sales dit de lui : « Il sait tout, excepté faire le mal. » Il est aussi l’ami de saint Philippe Néri et de saint Charles Borromée. Henri IV conseille aux cardinaux français partant au conclave de donner un saint pape à l’Église en la personne du cardinal Bellarmin.
Il y aurait beaucoup à dire sur sa science et sur ses ouvrages d’une haute science théologique.
Roberto Bellarmino a été béatifié le 13 mai 1923 et canonisé le 29 juin 1930 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) qui aussitôt après le proclame docteur de l’Église.
Traité de saint Robert Bellarmin, évêque et docteur de l’Église sur La montée de l’âme vers Dieu.
Ô Seigneur, suave et doux et immensément miséricordieux, qui ne vous servirait de tout cœur, s’il commençait à goûter la douceur de votre paternelle souveraineté ? Qu’ordonnez-vous, Seigneur, à vos serviteurs ? Prenez mon joug . Et quel est votre joug ? Mon joug est suave , répondez-vous, et mon fardeau léger . Qui ne porterait volontiers un joug, qui loin de comprimer, dilate ; un fardeau, qui loin d’accabler, réconforte ? Vous avez raison d’ajouter : Vous trouverez le repos de vos âmes . Et quel est donc ce joug qui ne fatigue pas, mais qui repose ? C’est le commandement, le premier et le plus important : Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur . Quoi de plus facile, de plus suave, de plus doux que d’aimer la bonté, la beauté, l’amour, Vous-même, ô mon Dieu ?
Vous promettez une récompense à ceux qui gardent vos commandements, plus précieuse que l’or et plus douce que le miel ? Oui, vous promettez une récompense, une magnifique récompense, selon le témoignage de saint Jacques : Le Seigneur prépare une couronne de vie à ceux qui l’aiment . Et qu’est-ce que la couronne de vie ? Un bien qui surpasse tout ce que nous pouvons concevoir et désirer. Car voici ce que dit saint Paul, écho du prophète Isaïe : L’œil n’a pas vu, l’oreille n’a pas entendu, le cœur de l’homme n’a pas conçu la récompense préparée par Dieu à ceux qui l’aiment.
Elle est donc grande la récompense promise à ceux qui observent les commandements. Et ce n’est pas seulement ce premier commandement, le plus important de tous, qui est utile à l’homme, s’il obéit, et non à Dieu qui ordonne ; tous les autres commandements également, perfectionnent celui qui obéit, ils l’instruisent, ils l’éclairent, ils le rendent bon et heureux. C’est pourquoi, si tu es sage, comprends que tu es créé pour la gloire de Dieu et pour ton salut éternel. C’est là ta fin, le centre de ton âme, le trésor de ton cœur. Si tu parviens à cette fin, c’est le bonheur ; si tu t’en écartes, c’est le malheur.
En conséquence, estime bien pour toi ce qui te conduit à ta fin ; mal ce qui t’éloigne de ta fin. Prospérité et adversité, richesse et indigence, santé et maladie, honneur et déshonneur, vie et mort, pour un sage, ne sont ni à désirer, ni à fuir absolument. Mais si elles sont utiles à la gloire de Dieu et à ton bonheur éternel, ce sont des biens et tu peux les rechercher ; si elles leur sont nuisibles, ce sont des maux et il faut les éviter.
(Opera omnia, T. 6 Naples, 1862, p. 214 ; tr. fr. par J.-B. Herman, Bruges, 1924, pp. 79-80).
> En savoir + sur saint Robert Bellarmin avec l’audience de Benoît XVI le 23 février 2011
> En savoir + sur saint Robert Bellarmin avec la Curie générale des jésuites à Rome