Saint Paul Denn SJ

Saint Paul Denn SJ

Saints Paul DENN,
Léon MANGIN, Rémi ISORE

et Modeste ANDLAUER
martyrs, Fête le 19 juin

Le 3 octobre 2000, étaient canonisés par Jean-Paul II à Rome cinquante-six martyrs morts en 1900, victimes de la révolte des « Boxers ».

Le premier nom de la liste est celui du Père Mangin, né à Verny (au diocèse de Metz), le 31 juillet 1857. Arrivé en Chine en 1882, il fut d’abord curé de la section de Ho-Kien-Fou, puis de celle de King-Tchéou dont faisait partie Tchou-Kia-Ho, où il mourut martyr. C’est en effet dans l’église de ce village que, le 20 juillet 1900, les bandes de « Boxers », aidés par l’armée régulière, massacrèrent les chrétiens, qui, pour se défendre, s’y étaient réfugiés sous la conduite de leur curé et de son adjoint au village voisin de Koutcheng, le Père Paul Denn (né à Lille en 1847 et arrivé en Chine en 1882) ; les deux prêtres partagèrent le sort de leurs fidèles.

Un mois auparavant, le 20 juin, au village de Ou-Y les Pères Rémi Isoré, né à Bambecque (diocèse de Lille) le 22 juillet 1852, et Modeste Andlauer, né à Rosheim (diocèse de Strasbourg) en 1847, avaient été massacrés et leurs têtes suspendues aux remparts de la ville.

Saint Léon Mangin SJSaint Léon Mangin SJ

Rémi Isoré

Rémi Isoré

Modeste Andlauer

Modeste Andlauer

19 juin

Saint LÉON MANGIN, prêtre,
et ses compagnons, martyrs

Mémoire

Commun des martyrs (p. 237).

OFFICE DES LECTURES

DEUXIÈME LECTURE

Dernière lettre de Léon-Ignace Mangin à sa famille

Les événements qui se passent ici sont bien faits pour vous alarmer, aussi, je ne veux pas chercher à vous les dissimuler.

Le télégraphe a dû vous annoncer le massacre de deux de nos Pères à Ou-I, à six heures d’ici. Tout le nord de la mission est à feu et à sang ; chaque jour m’arrivent de malheureux fugitifs dont on a brûlé les maisons ; les morts sont nombreux et combien de disparus !

Si les secours humains nous manquent, il nous reste Dieu et notre confiance en lui. Nous sommes venus ici pour sa cause : nos établissements, toutes nos œuvres n’existent que pour le faire connaître et servir ce peuple. Permettra-t-il la perte de tant d’hommes et de tant de travaux ? Si oui, nous le bénirons quand même. Et ceux d’entre nous qui échapperont à la ruine ou ceux qui viendront nous remplacer recommenceront avec le même courage et la même confiance en Dieu.

Dans ce village, outre les cinq cents chrétiens qui l’habitent, nous avons au moins trois cents réfugiés. Nous faisons un rempart ; on achète force vivres, poudre et autres munitions en vue d’une attaque qui, humainement, ne peut pas ne pas avoir lieu. Nous nous défendrons tant que nous pourrons ; si Dieu ne nous donne pas la victoire, nous serons massacrés ou brûlés jusqu’au dernier. Que la volonté de Dieu soit faite ! Je fais le sacrifice de ma vie pour le salut des âmes et le bien de toute ma famille. Si vous apprenez ma mort, priez pour moi et remerciez Dieu du choix qu’il aura daigné faire de notre famille pour lui demander ce sacrifice.

Mes bien-aimés frères et sœurs, je vous remercie de l’affection que vous m’avez toujours témoignée.

Je vous demande pardon des peines que j’ai pu vous causer. Quoi qu’il vous arrive, demeurez bons et fidèles chrétiens, dignes de nos bien-aimés parents.

Je vous dis adieu, vous embrassant tous de tout cœur et vous bénissant tous au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Fiat ! Tout vôtre en Notre Seigneur.

(Lettre écrite à Tchou-Kia-Ho, le 28 juin 1900)