Portrait : Aimé Yoh sj

Des cabinets de conseil parisiens à la vie jésuite, Aimé Yoh, jésuite en formation âgé de 40 ans, raconte son parcours au Micro de Radio Présence.

Dans l’émission « Vivante Eglise » de Radio Présence, Aimé Yoh sj, âgé de 40 ans, raconte son parcours qui l’a conduit de la Côte d’Ivoire à la France, de Paris à Taizé, d’une carrière de directeur de missions en cabinet d’assurance à l’enseignement des mathématiques au lycée jésuite du Caousou, à Toulouse.

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portrait de Aime Yoh jesuite - © Daniel WOJDA sj Aimé Yoh commence par présenter son arrivée en France à l’âge de 18 ans, juste après son baccalauréat en Côte d’Ivoire. Grâce à une bourse de l’Etat ivoirien, il a pu étudier les mathématiques pendant 5 années. Il évoque alors les premières différences qu’il a perçu entre la France et la Côte d’Ivoire, notamment le rapport à la religion et la manière d’être en relation avec les autres.

« Je désirais réussir dans la vie »

Aimé Yoh évoque ensuite ses premières années de vie active, durant lesquels il a été consultant pendant 6 ans, puis auditeur pendant 2 ans.

« A l’époque, ce qui m’orientait, c’était de réussir dans la vie : avoir un bon salaire, avoir un bon réseau de relations, avoir les dernières choses à la mode. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé la différence entre réussir dans la vie et réussir sa vie. »

La bascule est arrivée à l’occasion du mariage de sa sœur et où son travail est entré en conflit avec son désir de poser des congés pour profiter de ce moment familial.

« Je me suis dis : ‘A quoi mon travail me sert-il si je n’ai pas le temps de vivre ces moments précieux avec ma famille ?’ A l’époque j’avais l’impression d’aller dans un mur. Avec mon travail, c’était des nuits blanches, des week-ends entiers à travailler, sans jamais pouvoir prendre le temps de voir ce qui se passait à l’intérieur de moi. Aujourd’hui, on pourrait parler de burn out. Il y avait quelque chose en moi qui mourrait. »

A Taizé, la découverte que Dieu est amour

priere a taize

Temps de prière à Taizé

L’été qui suivit le mariage de sa soeur, Aimé Yoh décide d’aller à Taizé, car il avait entendu dire qu’on chantait dans ce lieu. Arrivé là-bas, il découvre toute la dimension religieuse du lieu. Il est touché par la diversité des personnes présentes, qui toutes se disent chrétiennes.

« On peut être chrétien et être différent. Je sortais de l’idée qu’être chrétien c’est respecter une sorte de code ou de façon d’être qui me faisait peur, voire m’éloignait de Dieu. A Taizé je rencontrais des gens qui me semblaient plein de vie, libres.

Là-bas j’ai fait l’expérience que Dieu est amour. J’ai réalisé que Dieu prenait soin de moi, Dieu se souciait de moi. Et que tout ce que j’avais vécu loin de Lui ne le laissait pas indifférent. Je sentais que je n’étais pas accompli, et que cela le peinait. Me viens le chant de Taizé qui dit : ‘Le Seigneur te restaure’.

Cette semaine à Taizé était si belle qu’à mon retour à Paris, devant le si grand contraste, j’ai démissionné de mon travail et je suis reparti deux mois à Taizé en tant que bénévole. »

« Ensemble, avec d’autres, cheminer »

A Taizé, un chemin s’est ouvert pour Aimé Yoh. Là-bas, les frères de Taizé l’ont orienté vers un prêtre jésuite qui lui a dit : « Dieu nous parle. » Une découverte de la proximité avec Dieu, notamment par la spiritualité de saint Ignace.

Aimé raconte au micro de Radio Présence que « c’est à ce moment- là que la question de la vocation religieuse est venue. » Il évoque ensuite l’accueil de ce choix de la vie religieuse par sa famille et ses amis.

aime yoh au caousou Jésuite depuis 8 ans, il vit actuellement sa régence, une période de stage pratique durant laquelle il est professeur de mathématiques à l’établissement scolaire jésuite du Caousou, à Toulouse.

« J’ai passé le Capes l’année dernière et j’apprends chaque jour auprès des autres collègues professeurs, des surveillants… A travers cela je désire ‘chercher et trouver Dieu en toutes choses’. Beaucoup n’imaginait pas de religieux de la sorte. Ainsi, en tant que professeur, j’ai une surface de contact beaucoup plus grande avec les autres que lorsque j’étais à la pastorale uniquement. »

A la fin de l’émission, le journaliste de Radio Présence demande à Aimé Yoh sj s’il y a un dernier message qu’il désire faire passer. Ce à quoi il répond :

«Dieu est amour. C’est mon expérience de cet amour qui m’a converti. Et il possible de rencontrer Dieu au quotidien ».

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