Le P. Étienne Grieu sj, Président du Centre Sèvres, témoigne de la façon dont étudiants et intervenants se sont rapidement adaptés au confinement pour continuer de suivre et de donner leurs enseignements.

Centre Sèvres Lorsque, le lundi 16 mars soir, le président Macron a annoncé les mesures de confinement qui allaient entrer en jeu le lendemain à 12h – parmi elles, la fermeture des universités – nous étions prêts. Le samedi précédent, les enseignants s’étaient réunis au Centre Sèvres pour une version réduite de ce qui aurait dû être notre week-end de travail. Lors de cette rencontre, sous la houlette du P. Patrick Goujon sj et d’Alain Goye, nous avons mis en place un enseignement à distance via Zoom et Moodle et nous nous sommes exercés à l’utilisation de Zoom qui permet des visio-conférences en groupe.

S’adapter aux outils numériques…

La politique que nous avons adoptée a été la suivante :

  • redoubler d’attention dans l’accompagnement personnalisé des étudiants (le tutorat) de telle sorte que personne ne soit « lâché dans la nature ». Avec une attention toute spéciale pour les étudiants plus isolés,
  • utiliser Zoom pour les enseignements qui nécessitent beaucoup d’interactivité (séminaires, ateliers, travaux dirigés)
  • privilégier Moodle pour les cours magistraux : Moodle est une plateforme numérique qui permet à l’enseignant de poster, par exemple, ses notes de cours ainsi que des textes ou documents complémentaires ou illustratifs.

Presque tous les enseignements qui avaient commencé ont de la sorte pu être assurés jusqu’au bout. En revanche, les quelques cours qui devaient démarrer pendant la période du confinement, ont dû être annulés ou reportés à l’année académique suivante. Au total, les étudiants ont continué à travailler à peu près normalement. Certes, un séminaire sur Zoom, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’une séance « en présentiel », car le corps joue vraiment un rôle dans l’élaboration d’une intelligence, notamment par toutes les perceptions subtiles qu’il permet : jeu de regard, respiration, posture d’ensemble, signe de fatigue ou de présence redoublée, etc… Nous sommes en train de préparer les examens en distantiel. Là aussi, cela demande de prendre conscience qu’interroger quelqu’un via un écran, ce n’est pas tout à fait la même chose que de l’avoir devant soi. Il nous faudra redoubler d’attention pour se comprendre et s’accueillir mutuellement.

Et les auditeurs du Centre Sèvres ?

En général plus âgés, les auditeurs du Centre Sèvres ne sont pas forcément très familiers d’outils comme Moodle. Ce sont eux qui risquent d’avoir le plus pâti de cette fermeture temporaire. Pour garder le lien avec eux, nous avons mis en place une Newsletter hebdomadaire durant les huit semaines du confinement. Elle a été très suivie. Bon nombre d’auditeurs ont pu découvrir les richesses dont nous disposons : conférences enregistrées, soirées débat autour de telle ou telle question, textes de nos enseignants. Nous espérons retrouver ces familiers du Centre Sèvres à la reprise ! La reprise, justement, à quoi va-t-elle ressembler ? Nous nous préparons à différents scénarios et sommes prêts à nous réorganiser si les normes sanitaires restent drastiques pour l’accueil du public.

Au total : l’année a été chamboulée. Les enseignants ont fait preuve d’une remarquable adaptabilité, et cette crise nous a fait faire un pas en avant dans la maîtrise des outils numériques.

P. Étienne Grieu sj,
Président du Centre-Sèvres
Communauté jésuite saint Ignace de Loyola à Paris (Sèvres)

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