Le collège jésuite Notre-Dame de la Paix à Erpent fête ses 50 ans

« Enseigner avec exigence, accueillir avec bienveillance » : c’est à travers cette épigraphe que le collège Notre-Dame de la Paix traduit les valeurs de l’enseignement jésuite. Cette année, le collège fête sa 50rentrée scolaire à Erpent, dans la province namuroise, et accueille sa première « Semaine jésuite ». Ancien professeur et aumônier de l’établissement scolaire depuis près de 40 ans, le P. Michel Gilson sj témoigne de cette histoire vécue et partagée avec les jeunes et leurs enseignants… pour un avenir porteur d’espérance.

Collège jésuite Notre-Dame de la Paix Erpent 50 ans (2)

Dans son écrin de verdure, le collège d’Erpent accueille 1800 élèves de la maternelle à la fin du secondaire

« Éduquer la jeunesse, c’est construire un monde nouveau », disait un jésuite du 16e siècle. Je crois profondément à ces mots, moi qui ai eu le bonheur, en tant que professeur, animateur pastoral et aumônier, de vivre une grande partie des 50 années du collège Notre-Dame de la Paix d’Erpent… C’est tout un chemin, une aventure partagée, des bons et des mauvais jours, une grande liberté pédagogique et éducative, tant de rencontres et de photographies « du cœur ».

Une expérience à vivre

Septembre 1971 : élèves et enseignants font leur première rentrée sur le plateau d’Erpent, dans un bâtiment flambant neuf, adapté à une nouvelle pédagogie et établi dans un cadre verdoyant à la campagne. Depuis plusieurs années, le collège historique au centre-ville de Namur était menacé de congestion en raison de son succès croissant. Sous la conduite des jésuites (les PP. de Marneffe et Daiche), le projet du collège namurois est repensé à neuf : création d’une association (ASBL) où les jésuites ne sont plus majoritairement à la barre ; mixité des enseignants et des élèves ; transition vers un enseignement « rénové » ; régime disciplinaire fait de confiance et d’accompagnement ; outils de participation pour les parents, les professeurs et les élèves. Aujourd’hui encore, Erpent est un collège qui vit et se transforme avec la construction de bâtiments et des aménagements intérieurs.

Former « des hommes et des femmes avec et pour les autres »

Célébration de rentrée scolaire et « bénédiction des cartables et mallettes »

50 ans d’enseignement, c’est d’abord une expérience à vivre et à faire vivre : discerner le chemin de sa vie ; trouver sa place dans le monde ; aimer et servir. Plus concrètement, permettre à chaque jeune – sans élitisme, mais en jetant à chacun un défi d’excellence –, de comprendre le monde tel qu’il est. À travers un travail exigeant, des enseignements de qualité, une formation à l’esprit critique, avec une attention à chacun et particulièrement aux plus fragiles. Comprendre le monde pour permettre à chacun de développer tout le possible en lui et faire cette découverte : « Plus est en toi ».

Je suis heureux de voir les engagements variés des jeunes, dans et en dehors du collège : animation de mouvements de jeunesse, délégations diverses, parrainages des plus jeunes par les aînés, lutte pour le climat et pour le salut de notre Maison commune (ndlr : Adelaïde Charlier, la coordinatrice francophone de Youth for climate, y a débuté son engagement en 2019). Nos jeunes deviennent « des hommes et des femmes avec et pour les autres« , comme le disait le Père Pedro Arrupe, ancien Supérieur général des jésuites.

Entrer dans ce projet pédagogique, pour la direction, les enseignants et éducateurs, c’est aussi prendre conscience de notre responsabilité, celle de tout mettre en œuvre pour apporter à nos élèves ce dont ils ont besoin pour se construire… À travers les activités scolaires et parascolaires, spirituelles, culturelles, sportives, festives ou solidaires et dans tout ce qui fait la vie de notre collège. Notre vœu et nos efforts sont reconnus par nos anciens, qui évoquent le souvenir d’un collège « où il fait bon vivre ».

Une mise au monde, tel est le vrai défi de nos établissements scolaires. C’est pour nous, ici et maintenant, que se vit l’Incarnation, non comme un souvenir d’hier mais comme une alliance d’aujourd’hui. « Si tu veux, si tu veux, c’est aujourd’hui et en toi qu’une espérance doit naître. »
C’est là le sens de ta vie. Et notre bonheur aussi.

Michel Gilson P. Michel Gilson sj
Aumônier du collège d’Erpent et de l’association des Alumni des collèges jésuites en Belgique,
directeur de La Diglette, Saint-Hubert

> Site internet du collège Notre-Dame de la Paix d’Erpent

Une année de célébration

  • Un événement inaugural, le 16 octobre : célébration eucharistique à l’église Saint-Loup de Namur, séance inaugurale à l’Université de Namur et banquet au collège d’Erpent.
  • Un livre : Daniel Marchant, 50 ans à Erpent, Éd. Namuroises (à paraître).
  • Une semaine jésuite, du 7 au 11 mars 2022, avec la participation de nombreux jésuites et laïcs – organisée pour la première fois en Belgique, après sept éditions en France – mais aussi un week-end de fête en mai et des activités tout au long de l’année pour les élèves et les parents.

> Site internet des festivités liées aux 50 ans du collège et des anciens élèves du collège Notre-Dame de la Paix d’Erpent

« 50 ans à Erpent Le collège Notre-Dame de la Paix 1971-2021 » : un livre de Daniel Marchant

50 ans à Erpent Le collège Notre-Dame de la Paix 1971-2021 Pourquoi le collège a-t-il quitté le centre-ville ? Quelle a été l’évolution de la pédagogie au cours de ces années, quels événements, petits et grands, ont jalonné la vie de milliers d’étudiants ?
Professeur d’histoire, de français, de latin et de sciences sociales au collège Notre-Dame de la Paix, Daniel Marchant revient dans ce livre sur l’histoire du Collège Notre-Dame de la Paix installé sur le plateau d’Erpent, près de Namur, depuis cinq décennies.
Un livre que tous les élèves du Collège Notre-Dame de la Paix, d’hier et d’aujourd’hui, tous les amis du collège découvriront avec plaisir.
> En savoir + sur le livre

Un peu d’histoire

  1. Ouverture d’un collège jésuite à Namur (le troisième en « Belgique », après Tournai et Dinant). Les années suivantes, s’édifie une grande église baroque dédiée à saint Ignace.
  2. Suppression de la Compagnie de Jésus et départ des jésuites. Les bâtiments du collège sont repris par l’État, qui les transforme en athénée.
  3. Le collège jésuite s’installe dans les bâtiments de l’abbaye de la Paix Notre-Dame et portera le nom de « Notre-Dame de la Paix ». Dès la première année, c’est le début des Facultés universitaires du même nom, avec la création de cours de philosophie et de sciences. Collège et université grandissent dans un espace devenu trop étroit.
  4. Ouverture du collège et internat de Godinne, à 15 km au sud de Namur.
  5. Déménagement du collège Notre-Dame de la Paix de Namur sur le plateau d’Erpent.

Cet article a paru dans la revue Échos jésuites (automne 2021), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour vous abonner, merci d’envoyer votre mail et/ou votre adresse postale à communicationbxl [at] jesuites.com.

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