La première pierre du futur collège Loyola Marseille a été posée le 20 février 2024. À cette occasion, le P. Thierry Dobbelstein sj, Provincial, a partagé son enthousiasme de voir ce projet se concrétiser au bénéfice des jeunes marseillais et favorisant la mixité sociale et la diversité des élèves.
Je suis particulièrement heureux d’être ici. Mon accent révèle que je ne joue pas à domicile : je ne suis pas du Midi, mais je viens de loin, de très loin. Du Grand Nord : la Belgique. Nous sommes réunis pour une pose de première pierre, mais je me dis, en voyant le chantier, que je suis arrivé quelque peu en retard.
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Première pierre ou millième pierre, peu importe. Pour moi, c’est le premier événement de ce genre auquel je participe en tant que Provincial des jésuites d’Europe Occidentale Francophone. Je suis donc heureux qu’il s’agisse d’un bâtiment scolaire. Car la plus grande partie de ma vie jésuite, je l’ai vécue dans l’enseignement. J’ai travaillé pendant dix-sept ans comme professeur de mathématiques et de physique, dans un lycée, à Liège. La pastorale scolaire me tient aussi particulièrement à cœur, ayant vécu cela avec des jeunes de 6 à 18 ans. Aussi, quand je vois les murs d’une école s’ériger, mon cœur accélère. En regardant les murs, je vois déjà tout ce qui se passera entre ces murs et sur les murs. Je vous laisse imaginer les étincelles dans les yeux des adolescents quand ils exprimeront : « Ça y est ! J’ai compris ! À moi de vous expliquer ! » Je vous laisse aussi imaginer les murs couverts des productions des élèves, ou encore d’y repérer les traces de la créativité des enseignantes et enseignants. Je vous fais une confidence : une visite d’école me plaît tout autant que la visite d’un musée.
Je ne connais encore guère Marseille. Mais comme tout le monde, je sais que c’est une ville peu banale. Il suffit de regarder autour de soi pour voir combien c’est une ville qui bouge et se réinvente. Je suis donc heureux que l’enseignement catholique soit présent dans la transformation et le renouvellement de ces quartiers. Ce serait dommage et même impardonnable que l’enseignement catholique soit aux abonnés absents.
À Bruxelles, une autre ville marquée par l’internationalité, l’interculturalité et une certaine pression démographique, le réseau des écoles jésuites belges a ouvert un nouvel établissement scolaire il y a cinq ans : le collège Matteo Ricci. Deux mois après l’ouverture de ce collège, j’étais invité à l’inauguration officielle. Un bel événement bien préparé, avec de nombreux discours, mais le moment le plus touchant de cette inauguration fut la visite guidée des lieux par les élèves eux-mêmes. Je me suis retrouvé dans un petit groupe sous la direction d’une jeune élève, maghrébine de 3ème (elle faisait partie des aînées du tout nouvel établissement). Émotion forte quand elle nous guidait au pas de course et nous faisait comprendre avec un enthousiasme passionné après deux mois seulement : « Vous êtes ici chez nous, chez moi, car c’est mon école ! » Le prochain rendez-vous pour la plupart d’entre nous : ce sera donc dans un an et demi, ici, à Marseille : ce seront des élèves encore plus jeunes, des élèves de 6ème qui nous guideront dans les couloirs. Et je leur souhaite déjà d’être fiers en disant : « Le collège Loyola, c’est mon collège ».
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Par ailleurs je veux souligner combien l’ouverture du collège Matteo Ricci dans un quartier très coloré de Bruxelles a fait du bien à tout le réseau des écoles jésuites en Belgique. Quand une nouvelle école naît, toute la famille est à la fête, l’ensemble du réseau est fier. Le nouveau-né rappelle à toute la famille qu’elle est féconde ; elle rappelle aussi à toute la famille combien son projet est précieux et vaut la peine. Parler de réseau – le réseau des écoles jésuites est inscrit au sein du réseau plus large de l’enseignement catholique – ce n’est pas se faire concurrence : c’est partager des moyens, mais c’est surtout échanger nos enthousiasmes, mettre en commun nos réussites, nous féconder mutuellement de nos succès, apprendre ensemble de nos erreurs. Les enfants et les jeunes d’aujourd’hui méritent toute l’attention de nos réseaux. C’est important qu’ils soient sains et vigoureux.
Je remercie toutes celles et tous ceux – la liste est très longue – qui rendent possible le projet de ce nouveau collège ici dans le quartier Euroméditerrannée. Quand il y a des blocages administratifs, des soucis techniques, des craintes financières, laissez-vous motiver par ces images :
- les étincelles dans les yeux de l’élève qui a compris et qui découvre qu’il est lui aussi capable,
- l’enthousiasme de l’élève qui vous fera découvrir les lieux comme son école,
- la force de notre projet pédagogique : aider les jeunes à devenir des femmes et des hommes avec et pour les autres. Des citoyens du monde, compétents, doués de conscience et de compassion, qui vivent la multiculturalité, l’engagement pour la justice, l’engagement pour la maison commune, de manière naturelle et spontanée et qui vivent aussi leur foi, s’ils sont croyants, avec intelligence et respect de la foi de l’autre.
Je pourrais remercier beaucoup de donateurs, ceux qui l’ont déjà été et ceux qui le seront et peut-être ceux qui ne savent pas encore qu’ils le seront, mais il vaut mieux rester discrets. Aussi, je conclus en remerciant et rendant hommage à toutes celles et ceux qui, au quotidien, et donc aussi ce matin, alors que nous allons dévoiler une première pierre, sont aux côtés des enfants et adolescents de Marseille, pour contribuer à cette magnifique mission qu’est le travail d’éducation et d’enseignement.
P. Thierry Dobbelstein sj,
Provincial des jésuites d’Europe Occidentale Francophone
Le 20 février 2024, à Marseille
Le collège Loyola, un nouvel établissement scolaire jésuite à Marseille
En collaboration avec le diocèse de Marseille, ce projet innovant et ambitieux est porté par l’association Ignace de Loyola Éducation (AILE), la Compagnie de Jésus (congrégation des jésuites) et l’École de Provence, établissement « historique » fondé par les jésuites en 1873 à Marseille.
Le futur collège Loyola est situé rue de Vintimille, à Arenc, dans le 15e arrondissement de Marseille. Ce quartier en pleine mutation accueillera bientôt 30 000 habitants supplémentaires. Il offrira des logements accessibles à des populations aux revenus moyens et inclura 30% de logements sociaux.
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