Contempler et méditer une oeuvre d’art : avec l’artiste-sculpteur Pauline Ohrel et le P. Noël Couchouron sj, imprégnons-nous de la joie profonde de saint Ignace, le Pèlerin.  

Saint Ignace de Loyola, par Pauline Ohrel (C)

« Au soir du 24 mars 1522, en l’abbaye de Montserrat,
le chevalier de Loyola suspendit à la grille de la chapelle de Notre-Dame
l’épée et le poignard  auxquels il tenait tant.
Se dépouillant de ses habits précieux, il les remit à un pauvre mendiant.
Puis, revêtant un sac de toile rugueuse de chanvre,
il commença à entreprendre le long pèlerinage qui ne s’acheva qu’avec sa vie.
Au cœur de la destinée spirituelle d’Inigo, brille l’idéal du Pèlerin »,
narre le P. André Ravier, qui fut le recteur de Saint-Louis de Gonzague.

Si vous avez fréquenté les chemins de Saint-Jacques, ou tout autre chemin de pèlerinage,
vous avez senti sourdre du plus intime de vous-même ce courant régénérant de liberté intérieure.
C’est ce même mouvement qui anima le converti de Loyola, l’ermite de Manrèse,
le mendiant de Barcelone, le routier de Palestine, l’étudiant d’Alcala et de Paris,
le prodigieux mystique du Cardoner et de la Storta,
ou encore l’auteur des Constitutions, qui dirigea, depuis Rome, la Compagnie de Jésus.

Ignace a écouté attentivement les appels du Roi éternel,
qui ne cherche qu’une seule chose :
rendre à l’homme son intégrité d’origine.
Et, au moment où il rendit le souffle,
le Pèlerin était dans la contemplation de son créateur et sauveur,
et ses compagnons entendirent les paroles :
« Ô, mon Dieu ». 

Noël Couchouron sj
Communauté jésuite de Paris-Raynouard
Aumônier de Saint-Louis de Gonzague, Paris

Comme pour tout travail d’art sacré, la réalisation de ce saint Ignace
a été une véritable prière, nourrie par des lectures.
J’ai voulu retranscrire dans ma sculpture trois éléments majeurs :
un visage exprimant la « joie profonde » que le jeune aristocrate espagnol ressent en délaissant les « mondanités » ;
le bâton et l’habit rappelant le pèlerin en marche vers Rome ;
enfin, la main tendue de la pédagogie ignatienne, qui accompagne le talent de chacun… 

Pauline Ohrel

À propos de l’artiste-sculptrice et de l’auteur de la méditation

Après onze années au Barreau de Paris, Pauline Ohrel se consacre exclusivement à la sculpture (bronze, plâtre et grillage) depuis 2002. « Sculpteur du sensible », elle a passé trois mois à méditer et à façonner la statue de saint Ignace, installée au collège Saint-Louis de Gonzague (Franklin) pour le 125e anniversaire de l’établissement, le 28 septembre 2019.

Noël Couchouron sj est membre de la communauté jésuite de Paris-Raynouard. Il est aumônier de Saint-Louis de Gonzague (Franklin) depuis 2018 et, à ce titre, a béni la statue de saint Ignace lors de son inauguration. Un extrait de son discours est reproduit ici.

En savoir plus

> sur la sculpture de saint Ignace au collège Saint-Louis de Gonzague
> sur Pauline Ohrel

Cet article est issu de la revue Échos jésuites (printemps 2020), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour cela, merci d’envoyer votre mail et/ou votre adresse postale à communicationbxl [at] jesuites.com.