50 ans de présence jésuite à Bagatelle

La communauté jésuite de Toulouse a fêté le 1er mai les 50 ans de présence jésuite dans le quartier de Bagatelle. Une journée de joie entre célébration, échanges et repas festif – qui a rassemblé les différentes communautés religieuses et les habitants du quartier.

1er mai : fête liturgique de saint Joseph Travailleur, qui répond à la fête « profane » célébrant les luttes sociales pour les droits des travailleurs. Peut-être n’y avait-il pas meilleure occasion pour fêter tout à la fois les 50 ans de l’arrivée des jésuites à Bagatelle, venus initialement dans le cadre de la mission ouvrière, mais aussi pour célébrer la présence chrétienne au Grand Mirail, et particulièrement des différentes communautés religieuses qui se sont succédées dans le quartier, à commencer par les sœurs de Saint-Joseph, arrivées peu avant les jésuites, et dont le charisme est de « vivre avec les gens » en œuvrant à leur réconciliation, les uns avec les autres et avec Dieu. Comme nous le rappelait le P. Thierry Lamboley dans son homélie, Saint Joseph est cet homme discret et dévoué, dont chacun des gestes, jusqu’aux plus anodins, contribue à la croissance du Royaume de Dieu, « sans bruit, ni fanfare, ni trompette ». Il est ainsi un modèle non seulement pour celles et ceux qui se consacrent par vœu au service de Dieu et de leur prochain, mais pour tout chrétien qui, bien souvent, dans ces quartiers qui incarnent les périphéries de la société et de l’Église, vit sa présence comme une véritable mission.

A la suite du repas festif dans la grande salle paroissiale apprêtée avec soin pour l’occasion, le P. Vincent de Marcillac, qui faisait partie de la toute première équipe de jésuites arrivés sur place, ouvre le bal des témoignages : « En 1975, c’est dans l’élan de la 32e Congrégation Générale [de la Compagnie de Jésus], qui nous a aidés à mieux comprendre les liens entre foi et justice, que nous sommes venus nous installer ici, pour partager les conditions de vie de celles et ceux que nous côtoyions au travail ».

Bagatelle, un lieu qui « fleure bon le Royaume de Dieu »

En fin d’après-midi, les festivités se poursuivent à la « Maison de Quartier » en compagnie des amis du quartier. Athées, chrétiens, musulmans ; étrangers et français de toutes origines ; de concert, ils témoignent d’une amitié au long cours avec les jésuites de Bagatelle, dont ils nous disent à quel point elle est précieuse pour chacun, mais aussi pour le quartier : « un joyau à préserver » ; « ça fait du bien de savoir que, dans nos cités, il y a des communautés qui prient » ; « cette présence de l’Église en milieu populaire, pas seulement auprès des chrétiens mais au service de tous, est vraiment essentielle », etc. Le P. Pascal Gauderon, supérieur de la communauté de Toulouse, leur témoigne en retour que cette amitié au long cours n’est pas seulement précieuse pour le quartier ; elle l’est aussi pour la Compagnie et ses missions. En effet, chacun des jésuites passés à Bagatelle, des novices envoyés en « expériment », jusqu’à ceux qui y ont passé 25 années de vie, emporte avec lui ce qu’il a reçu ici pour le faire fructifier ailleurs, et en faire bénéficier ceux et celles auprès de qui il est envoyé ensuite.

Une dernière image, enfin, pour illustrer cette journée extra-ordinaire : le P. Vincent de Marcillac tombant dans les bras de son vieil ami Hafid El-Alaoui, militant pour les droits des immigrés qui l’avait accueilli à son arrivée il y a 50 ans. Ils ne se sont plus quittés de la soirée, refaisant le monde à en perdre haleine, transportés par un même élan, une même joie. Vraiment, Bagatelle est un lieu qui « fleure bon le Royaume de Dieu ».

P. Théophile DESARMEAUX sj Communauté Saint François Régis

Article publié le 14 mai 2025

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