Les 6 et 7 mars 2020, une réflexion sur le thème du diaconat féminin s’est tenue au Centre Sèvres, avec le P. Bernard Pottier sj, théologien, membre de la Commission Théologique Internationale, qui a participé à la Commission sur le diaconat féminin instituée août 2016 par le pape François, et Joëlle Ferry, xavière, professeur émérite d’Ancien Testament à l’Institut Catholique de Paris. Le P. Étienne Grieu sj, président du Centre Sèvres, relate cette soirée.

diaconat féminin En août 2016, le pape François a institué une commission théologique chargée d’établir les faits historiques au sujet du diaconat féminin ; cela, en vue d’une éventuelle restauration de ce ministère dans l’Église. Membre de cette commission, Bernard Pottier a présenté les fruits de ce travail. Ancienne supérieure générale des Xavières, Joëlle Ferry bibliste, a souligné les enjeux de la réflexion sur un diaconat féminin.

Du travail de la commission papale, il ressort – ce n’était pas un secret ! – qu’il y a bien eu un diaconat féminin : plus important en Orient qu’en Occident, on en voit les dernières traces au XIIe siècle. Ces femmes étaient-elles des ministres ordonnés ou bien des laïcs ayant une mission spécifique ? Bernard Pottier a fourni les arguments qui permettent de penser qu’elles étaient bel et bien ordonnées. Il souligne qu’il s’agit aussi d’interpréter des faits apparus dans un tout autre contexte que le nôtre, avec nécessairement d’autres problématiques que celles d’aujourd’hui. Joëlle Ferry a insisté sur le signe que représenterait aujourd’hui l’accès des femmes à l’ordination diaconale. Très actives dans l’Église, elles deviennent invisibles dans la liturgie, comme si les acteurs majeurs de la relation à Dieu étaient des hommes. Or, cette absence pèse.

C’est sans doute à cela que l’on doit, dans la vie de l’Église, l’existence d’un véritable « plafond de verre » : à partir d’un certain niveau, toutes les décisions importantes sont prises par des hommes. L’Église peut assez facilement rétablir un diaconat féminin. Mais l’on sent ici une profonde hésitation. Sans doute avons-nous besoin de l’audace de l’Esprit !

P. Étienne Grieu sj (Paris-Sèvres)

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