Transition écologique, concrétiser les initiatives
Quand on parle d’ « écologie » dans les établissements scolaires jésuites, c’est le feu d’artifice d’initiatives. De beaux projets qui peuvent en mettre plein la vue mais sans parvenir à toucher tous les jeunes, ni perdurer dans le temps. Comment alors transformer en profondeur la culture d’établissement ?
La floraison peut nous donner une meilleure image du processus et du résultat recherché : un processus de long terme qui peut impliquer de retirer le revêtement artificiel, choisir les essences à planter en fonction des contraintes, puis aider les semences à pousser lentement et transformer la qualité de vie de l’établissement.
Transversalité et pérennité. Ces deux mots clés ont guidé le travail de la commission transition écologique qui a planché pendant un an sur trois sujets : la formation des jeunes à l’écologie intégrale, la formation de adultes et enfin la transformation des pratiques. Quinze représentants des quatre coins du réseau Loyola Éducation se sont périodiquement réunis pour trouver des lignes directrices communes aux 15 établissements scolaires jésuites français.
Le livre blanc « Loyola Éducation en transition, former pour transformer » a ainsi vu le jour à la rentrée 2024-2025. Son objectif ? Outiller les établissements scolaires avec une vision globale et structurée de la transition écologique.
Former jeunes et adultes
Le premier axe de la formation des jeunes à l’écologie intégrale part du besoin de compléter les programmes de l’Éducation nationale par une vision profonde et systémique des enjeux. Concrètement, une grille de compétences a été créée à partir des quatre relations fondamentales de Laudato si’ (relation à soi, aux autres, à la création, à Dieu) pour inspirer des parcours éducatifs. Le collège Saint Marc à Lyon s’est par exemple appuyé sur ce tableau pour construire et lancer l’option EDEN pour les 3e à la rentrée 2024, le collège lycée Saint-Louis-de-Gonzague à Paris pour proposer des temps forts à chaque niveau pendant la semaine « Franklin vert » en janvier 2025.
Le deuxième axe de la formation des adultes vise à faire d’eux de bons vecteurs de transmission des enjeux de transition. Cela a par exemple abouti
à l’organisation d’une journée pédagogique sur la mobilité bas-carbone à l’institut Sainte-Marie-la Grand’Grange à Saint-Chamond.
Transformer les pratiques
Le troisième axe de la transformation des pratiques a pour but de structurer et prioriser les actions mises en œuvre dans les établissements, notamment à partir de l’exercice du bilan carbone ou de l’outil de diagnostic construit par le JESC1. Des fiches exemples permettent ensuite de construire une stratégie de réduction de ses plus gros impacts. Le collège Fénelon-la-Trinité à Lyon et le lycée Sainte-Geneviève à Versailles se sont par exemple lancés dans cet outil pour avoir une vision complète de leurs impacts.
L’institut Sainte-Marie-la-Grand’Grange et le lycée Saint-Marc ont, eux, opté pour l’outil simplifié de bilan carbone qui leur a permis d’identifier le chantier prioritaire à traiter cette année : les mobilités du quotidien et à l’international.
La mise en route a commencé avec un tour de France des établissements pour présenter le livre blanc. On entre maintenant dans le dur du sujet et les premières initiatives sont prometteuses.
Rendez-vous dans quelques années pour contempler la floraison et son pouvoir transformateur sur la vie des établissements.
Emmanuelle Huet, chargée de mission transition écologique des établissements scolaires jésuites
Article publié le 3 juin 2025