« J’habite une ville blessée » – témoignage depuis Marseille du P. Vincent Klein sj dans ce contexte de tension sociale

Membre de la communauté jésuite de Marseille, le P. Vincent Klein sj témoigne à travers un poème des fortes tensions sociales dont les rues de Marseille portent les stigmates.

Poème du P. Vincent Klein sj

voiture brûlée
« Ici c’est Marseille !
J’habite une ville blessée.
Chaque matin, obstinément,
Elle panse les plaies de la nuit
Ma rue a les dents gâchées
Noires, grises, autrefois blanches,
Branlantes et mal alignées
Dans la rangée le long du trottoir
La carie d’une voiture calcinée
Victime de la nuit à évacuer
J’habite le bas-ventre d’une ville
Où les poubelles à bout d’indigestion
L’haleine fétide vomissent du feu
Ma rue ouvre sur des navires fatigués
Si grands que leur cheminée distingue
Les contreforts lointains d’une terre originelle
Ville passion obscène et incandescente
De ses meurtrissures germe la vie pourtant
Quand une fois encore elle se relève et sourit »
Vincent Klein P. Vincent Klein sj
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