P. Xavier Griffé (24.8.2025)

Xavier Griffé Dernier d’une famille de quatre sœurs et de deux frères, dont l’un, Maurice, professeur de chimie à l’université de Namur, sera aussi jésuite (il est décédé en 1999), Xavier est né à Liège, le 3 janvier 1933. Après ses humanités gréco-latines et une année de mathématiques au Collège Saint-Servais, il entre au noviciat d’Arlon le 20 septembre 1952 dans l’intention de rejoindre les missions d’Afrique. Une question du Supérieur de la Mission du Kwango « quelles études auriez-vous envisagées si vous étiez resté dans la vie civile ? » amena la réponse : « des études d’ingénieur ».

Cet entretien décida de l’orientation de sa formation au lendemain de ses premiers vœux de religieux, le 21 septembre 1954 : de 1954 à 1957, philosophie à Egenhoven et études d’ingénieur à l’Institut Gramme de Liège. Pour se préparer aux activités qu’il devait normalement entreprendre à l’École technique de Kikwit (RDC) et se familiariser avec le milieu social des entreprises, il poursuivit une année de stages, après ses études : machines-outils à Charleroi, raffinerie de pétrole à Antwerpen, électricité et garage automobile à Liège, écoles techniques à Verviers et Ostende, encadrement en entreprise à Eupen. C’est après cette formation dont il aimait dire jusqu’à la fin de sa vie qu’elle fut « la période la plus enrichissante de sa formation de compagnon de Jésus » qu’il devait rejoindre l’École de Kikwit, mais les événements en décidèrent autrement. 1960 fut l’année de l’indépendance du Zaïre. Les établissements scolaires furent englobés dans les nouvelles structures ; l’orientation vers Kikwit était compromise.

De septembre 1961 à juin 1965, il fait ses années de formation en théologie à Egenhoven et est ordonné prêtre, à Bruxelles, le 6 août 1964. La situation au Zaïre ne s’éclaircissait pas et, en Belgique, le manque de vocations commençait à se faire sentir dans les institutions dont la Compagnie de Jésus avait la charge. Selon la boutade « Dans la Compagnie de Jésus, l’homme propose, Dieu dispose… et les supérieurs transposent », il est envoyé au Collège de Godinne où il fut préfet d’éducation de 1965 à 1967. Durant l’année 1967-1968, Xavier accomplit le Troisième An à Saint-Beuno’s College, au Pays de Galles, tout en assumant une suppléance à la préfecture du Collège de Godinne, prêchant l’une ou l’autre retraite dans l’enseignement technique à Virton, réalisant un stage de formation en entreprise.

Le temps de la formation ainsi bouclé, place à l’action ! Xavier se retrouve, à la rentrée académique de septembre 1968, dans l’équipe de direction de l’Institut Gramme qui l’avait formé. Il y résidera quarante-cinq ans : comme étudiant d’abord, puis comme préfet du Home des étudiants, sous-directeur, administrateur, etc… Il y prononça ses derniers vœux de religieux le 11 avril 1970 et y demeura jusqu’à la fermeture de la communauté en 2008. Il fut à la base du Centre de Recherches de l’Institut Gramme (CRIG) en 1981 et de la Fraternité Stanislas Kostka (FSK) en 1991. Peu de temps après la chute du mur de Berlin et dès le début de la guerre des Balkans, la FSK fut active en Europe centrale en particulier, mais aussi dans des activités d’entraide sociale en Inde, en Afrique, au Liban etc.

Vint le moment où il fallait continuer de… prévoir l’avenir. La fermeture de la communauté des Pères sur le site de l’Institut Gramme en 2008 sera suivie en 2010 du départ de ses sœurs aînées de la maison familiale qu’elles occupaient, pour rejoindre la résidence Sainte-Anne du Balloir à Liège. C’est là que, membre de la communauté du Collège Saint-Servais, il résida dès septembre 2011, restant présent dans le milieu liégeois et dans les ramifications de la FSK en Europe centrale avant de nous quitter le 24 août.

Xavier GRIFFÉ sj

NB: Ce texte a été rédigé par Xavier GRIFFÉ lui-même et faisait partie des documents qu’il avait préparés pour la célébration de ses funérailles.

Article publié le 24 août 2025

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