P. Joseph Boudaud (15.11.2024)
Ses parents, artisans, ont tenu un garage et il est deuxième d’une famille de trois enfants. Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1947. Ordonné prêtre en 1955, il est nommé aumônier au collège Sainte-Croix au Mans (1958-1963). Il devient responsable du catéchuménat d’adultes dans le même temps (1960-1963), une expérience apostolique dont il parlait volontiers comme d’un temps heureux de contact avec le monde ouvrier sarthois. Peut-être cela a-t-il pesé dans son désir de devenir « prêtre ouvrier ».
Affecté à la Mission ouvrière jésuite du Mans en 1963, il obtient un CAP de tourneur à Lille avant d’être « prêtre ouvrier » au Mans à partir de 1965, avec son compagnon Noël et Charles, un prêtre diocésain. Rappelons, pour mémoire, que le concile Vatican II venait d’autoriser le retour de prêtres en usine. Les « prêtres-ouvriers » du Mans ont fêté 50 ans de présence missionnaire dans le monde ouvrier sarthois en septembre 1995. Ce fut l’occasion d’exprimer, devant leurs nombreux amis, quelques-unes de leurs convictions. « En entrant dans la vie ouvrière, notre projet est de vivre selon l’Évangile ». Ils sont en phase avec les orientations de Vatican II, soucieux de ne pas être à leur propre compte mais bien de faire partie du presbyterium local. Joseph a d’abord été fraiseur-outilleur dans une première entreprise de métallurgie, puis fraiseur-mouliste dans une seconde, où il a eu des responsabilités syndicales à la CFDT.
En 1981, il est mis en préretraite. Il co-fonde une association locale de chômeurs : l’association sarthoise des travailleurs en recherche d’emploi. « J’ai autant reçu que donné en travaillant à l’usine. Ensemble, on a travaillé à améliorer des solidarités collectives » (cf. article de Ouest France du 29/09/2015).
Il fut délégué du Provincial pour la mission ouvrière durant 5 ans (1982-1987), attentif à ce que les compagnons jésuites honorent le « vivre avec » qui se manifeste en particulier par « un habitat en milieu populaire » et une participation à l’action collective. Il a animé des « haltes-prières », en lien avec des laïcs ignatiens à compter de 1987.
Jean-Jacques GUILLEMOT sj (Bordeaux)
Article publié le 15 novembre 2024