Né à Marseille en 1929, Christian COCHINI est entré au séminaire diocésain de Marseille en 1947 et y est ordonné en 1953. Souhaitant ardemment devenir missionnaire en Chine, il rejoint la Compagnie de Jésus en 1958 à La Baume puis au séminaire des missions à Laval. Hélas la Chine de Mao vient d’expulser les missionnaires. Il part deux années à Taiwan (1961-63) pour apprendre le mandarin puis revient poursuivre ses études de théologie à Lyon et à Paris. De 1964 à 1973, il continue à apprendre le chinois à la Sorbonne et enseigner l’histoire chinoise à la Catho de Paris.

Après 6 mois d’enseignement du français à Guangzhou, il part aux Etats-Unis (1974-1979) compléter ses études en théologie et revient en France en 1979 soutenir sa thèse de théologie. Enfin le départ tant attendu pour la Chine ! De 1980 à 1986, il est vicaire de la paroisse de la Sainte-Famille à Taipei et enseigne la patristique au Théologat de Fujen. Puis il est enseignant de français à Guangzhou, tout en assurant un enseignement de patristique au séminaire de Shanghai. Il rencontre des communautés, des familles chrétiennes dans diverses provinces. Il visite aussi une centaine de monastères bouddhistes car, selon ses dires, il est important qu’une fois dans leur vie ces moines rencontrent un prêtre catholique.

Grand changement en 1990 quand il est envoyé à Tokyo, à la demande du Provincial du Japon, pour s’occuper des migrants chinois dans ce pays. Il y fonde le centre jésuite chinois dès son arrivée dans un vieux bâtiment désaffecté. Avec beaucoup d’énergie, il accueille tous ces migrants en difficulté. Il propose le sacrement de réconciliation avant la messe dominicale et des témoins racontent que bien souvent celle-ci commençait en retard du fait de son attention et de son écoute des détresses humaines ! Son dévouement pour cette communauté fait des émules et il peut fédérer de nombreuses bonnes volontés. Le bâtiment délabré est entièrement réhabilité grâce aux aides bénévoles pour devenir un centre accueillant et ouvert à toutes les pauvretés.

A 60 ans, se rendant compte que ces Chinois migrants ne connaissent pas grand-chose sur le Pape et l’Eglise, il se forme à l’informatique pour proposer un bulletin d’information en chinois et en anglais lors des grandes fêtes liturgiques. Pratiquant couramment le chinois et l’anglais (outre sa langue française natale), le Père COCHINI essaye d’apprendre le japonais mais son emploi du temps très chargé ne lui en offre guère l’occasion : il souffre de ne pas mieux maitriser cette langue.

En 2002, il rejoint Macao pour coordonner le dialogue entre les bouddhistes et les chrétiens ; ensuite c’est au Wah Yan Collège à Hong-Kong qu’il demeure de 2008 à 2017, toujours engagé dans le dialogue avec le bouddhisme.

Tout doucement, il s’éteint le 27 novembre 2017 à l’hôpital de Fuzhou. Lors de l’homélie de sa messe de funérailles, le Père DEITERS a souligné l’affection, la force et l’ingéniosité avec laquelle il a accompagné tous les Chinois qu’il a eu l’occasion de soutenir. Il aimait profondément la culture chinoise. Les paroles de saint Paul mentionnées sur sa carte de souvenir mortuaire témoignent de son élan généreux au service de la mission : « j’ai accompli pleinement la prédication de l’évangile du Christ » (Rm 15,19).

Agnès GAIDE