Le 2 octobre 2016, s’ouvrira la 36ème Congrégation Générale de la Compagnie de Jésus à Rome. Le Père Général Adolfo Nicolás a indiqué qu’il y présentera sa démission, que la Congrégation Générale est libre d’accepter ou pas.

Bien entendu, l’ordre du jour est celui de l’Esprit Saint et des électeurs, mais qu’est-ce que, généralement parlant, vous espérez de la prochaine Congrégation Générale ?

R. J’attendrais ce qui est approprié et réaliste pour une Congrégation Générale. Après Vatican II, il était nécessaire de reformuler de nombreux aspects, de nombreuses dimensions de la vie religieuse ; c’est ce qui s’est passé avec les Congrégations 31 à 35. Les Congrégations se sont attelées à cette tâche et, avec plus ou moins de succès, elles ont modifié les manières de faire afin de prendre en compte les temps nouveaux de l’Eglise.

Désormais, nous pouvons revenir aux tâches propres d’une réunion de ce genre et avec un tel nombre de participants. Je ne pense pas qu’une congrégation doive viser, habituellement, à produire de longs documents. Il s’agit plutôt d’une représentation de l’ensemble de la Compagnie de Jésus, afin de discerner comment améliorer notre vie religieuse et comment améliorer notre service de l’Eglise et de l’Evangile dans le « service des âmes ».

Cela définit ce que j’attends. J’espère donc, comme fruits de la Congrégation, une vie religieuse améliorée dans l’esprit de l’Évangile et une capacité d’imagination renouvelée dans l’approche de notre mission.

Pensez-vous que cette Congrégation sera différente de la précédente, celle au cours de laquelle vous avez été élu ?

R. Oui, je pense que ce sera très différent. Les temps ont changé et il y a dans la Compagnie une prise de conscience nouvelle que nous avons besoin d’audace, d’imagination et de courage pour affronter notre mission propre, dans le cadre de la plus grande Mission qui est celle de Dieu pour notre monde. Nous disposons également d’une nouvelle « formula », ce qui nous a donné une nouvelle façon de concevoir la Congrégation Générale. Nous ne nous réunissons qu’en octobre 2016, et pourtant la Congrégation a déjà commencé dès septembre 2015 avec les réunions du Comité préparatoire (en septembre) et du Comité de coordination (en décembre). C’est un grand changement et cela affectera certainement la Congrégation.

Que se passerait-t-il si la Congrégation votait contre votre demande de démission ?

R. Ce serait une véritable surprise. Je pense que l’ensemble de la Compagnie est consciente que nous avons besoin d’agilité et d’audace pour affronter l’avenir et qu’il n’est pas bon pour la Compagnie de passer par les incertitudes qui accompagnent les deux (ou plus) dernières années de service de chaque Supérieur général. Concrètement, la Congrégation Générale est libre d’accepter ma demande de démission ou de ne pas l’accepter. Dans le cas où elle n’accepte pas ma demande, la Congrégation devra élire un vicaire et prévoir des solutions pour les années qui viennent, au cours desquelles mes capacités seront certainement grandement diminuées : un processus que je commence déjà à sentir à l’heure actuelle.

Est-ce que le Pape François s’adressera à la 36ème CG ?

R. Nous l’espérons. Mais le Pape est libre, et je peux vous assurer qu’il utilisera cette liberté. Nous espérons tous qu’il s’adressera à la Congrégation et qu’il présentera ses impressions et ses préoccupations.

> Source : SJES Headlines