Les 400 ans de Notre Dame consolatrice des affligés à Luxembourg
La ville de Luxembourg fête cette année les 400 ans de leur pèlerinage national à Notre Dame consolatrice des affligés. Une occasion de renouveler cette tradition, lancée par les jésuites en 1624, et de l’ouvrir à la dimension de l’écologie intégrale.

C’est une histoire qui a aujourd’hui 400 ans, lorsque, en décembre 1624, le père Jacques Brocart sj lance avec les étudiants du nouveau collège jésuite (fondé en 1603) une procession pour installer une statue de la Vierge à l’extérieur des remparts de fortification de la ville. Cette Vierge devient Notre Dame du Glacis suite à la construction d’une chapelle hors les murs, dite Chapelle du Glacis. À partir de 1625, des pèlerins isolés ou des groupes d’étudiants se rendent auprès de l’image de la Vierge. Dès 1639, le premier « Livre des miracles » mentionne des prières exaucées et des guérisons qui ont eu lieu devant l’image miraculeuse dans la chapelle du Glacis. La vénération ne cesse d’augmenter et une procession est organisée chaque année vers la chapelle du collège, pour celle qui devient désormais Notre Dame, consolatrice des affligés. Elle est désignée patronne de la ville en 1666 et patronne protectrice du duché du Luxembourg en 1678. Elle est alors conservée dans la chapelle du collège, puis dans l’église de l’Immaculée Conception qui deviendra cathédrale en 1870. Encore aujourd’hui, Notre-Dame consolatrice des affligés est vénérée dans la cathédrale où s’est rendu le Pape François le 26 septembre 2024.
Délégation jésuite pour fêter les 400 ans de l’Octave
Chaque année, entre le quatrième et le sixième dimanche après Pâques, a lieu l’Octave, un pèlerinage qui peut être qualifié de national. A cette occasion, les vœux solennels de 1678 sont renouvelés en présence du grand-duc, du gouvernement et des autorités municipales. Cette année, l’Octave a pris une importance particulière, l’anniversaire des 400 ans coïncidant avec les 10 ans de Laudato si’. Une quinzaine de jésuites de la province se sont rendus à Luxembourg pour découvrir cette tradition et réfléchir ensemble au sens profond de cette manifestation de la piété populaire. Le cardinal Hollerich a proposé de nommer Notre Dame des affligés et consolatrice de la terre, pour ouvrir les cœurs à la dimension écologique. Un geste de réconciliation a été proposé aux pèlerins lors de la messe du peuple de Dieu : déguster un peu de miel comme symbole d’une relation plus douce et apaisée à la Terre.
Consolatrice, le terme est très beau (…). La Consolatrice, c’est (…) faire l’expérience d’être comblé, une expérience dont on ne peut pas douter, qui relève, qui remet en route, qui comble de joie, une joie qui dure. Sans doute cela a à voir avec l’Espérance.
Christian Motsch sj, communauté du Christ Roi
Je ressors de ce week-end fortifié dans mon engagement auprès des affligés de la terre, admiratif de l’hospitalité des luxembourgeois – et je garde une question : comment s’engager dans un processus de transformation du conflit lancé par les modernes contre les vivants non-humains ?
Olivier Dewavrin sj, délégué du Provincial pour la transition écologique
Article publié le 13 mai 2025