CISED : 25 ans de soutien et de fraternité

Le 11 juin, le CISED était en fête : 25 ans d’entraide et de soutien à plus de 3 500 étudiants de Saint Denis, 230 inscrits cette année, une soixantaine de bénévoles, 55 nationalités représentées …  La journée s’est déroulée entre conférences au sein de l’université Paris 8, discours du père provincial Thierry Dobbelstein sj et d’autres personnalités, théâtre, rencontres et convivialité. Aujourd’hui, l’association, animée depuis son origine par les jésuites, se tourne résolument vers l’avenir et, forte de son expérience, cherche à accueillir encore davantage de jeunes au 5 rue de la Liberté à Saint Denis. 

Trois questions à Florian Cazenave, jésuite en formation et directeur du CISED

  • Qu’avez-vous découvert en arrivant au CISED en septembre 2024 ?

Le CISED, pour moi, c’est d’abord un lieu vivant. L’association offre des services très concrets de soutien dans les études, pour les étudiants, et d’apprentissage du français, pour tous ceux qui en ont besoin. Mais, une dimension importante de ce que l’on vit au CISED, c’est la rencontre : intellectuelle, intergénérationnelle, interculturelle, selon les cas ! Le point névralgique, c’est le café, que nous prenons dans le hall d’accueil : grâce à lui des mélanges se font, les étudiants découvrent d’autres cultures, et ceux qui sont étrangers s’insèrent dans des conversations très françaises qui leur permettent de mieux comprendre la culture qui les environne.

  • Quels sont les enjeux du CISED aujourd’hui ? Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Le monde de l’éducation et de la pédagogie est en train de vivre des transformations majeures, qui nous concernent aussi. Que signifie corriger une dissertation, un mémoire ou une thèse à l’heure où l’on peut corriger un texte par IA ? Que signifie avoir un lieu de convivialité et de rencontre, lorsque les cours peuvent être entièrement dématérialisés ? Nous avons réorienté une partie de nos efforts vers le développement d’activités centrées sur l’oral, comme la prise de parole en public, ou avec une dimension relationnelle plus forte, comme des ateliers en petits groupes…

Il nous faut réinventer notre manière de soutenir les étudiants dans leurs études en comprenant mieux leurs besoins et les problèmes qu’ils rencontrent. Pour cela, il est essentiel de travailler en réseau : renforcer les liens avec l’université Paris 8 et ses propres recherches sur ces sujets, mais aussi avec d’autres centres frères du CISED, comme le CPU à Lyon, le CPEG à Grenoble et l’EM à Marseille.

  • Comment vivez-vous personnellement cette mission?

Il me semble que le rôle de directeur consiste à proposer un cadre dans lequel des activités peuvent prendre place. Ma joie c’est de voir que quelque chose se passe dans ce cadre qui dépasse ce que l’on a prévu et qui contribue à la construction des personnes en profondeur.

Des bénévoles disent que la relecture de travaux académiques est nourrissante pour eux, et je m’émerveille de leur grande fidélité.

Les étudiants, eux aussi, nous disent qu’ils trouvent au CISED bien plus que ce que nos modestes services peuvent offrir. Récemment, lors d’ateliers, plusieurs ont dit trouver ici « le courage de prendre la parole » : le courage de parler selon les codes linguistique et culturel français, mais aussi selon les codes académiques.

Si nous pouvons aider nos étudiants et apprenants de français à gagner ce courage et cette confiance, il me semble que nous remplissons notre mission ! Que le CISED puisse aider à la construction profondément humaine des personnes me réjouit beaucoup !

« Votre engagement, il a un vrai message politique : vivre ensemble dans les diversités, c’est possible et c’est bon. Dieu vit que cela était bon et il l’a dit. »

« Le CISED, c’est une école, pas seulement une école de français (…) : c’est une école où on apprend à vivre ensemble et à déconstruire nos préjugés. »

P. Thierry Dobbelstein, provincial de la province jésuite EOF

« Ceux qui trouvent le chemin vers vous sont des étudiants privilégiés. »

« Plus que des étudiants, ce sont des individus qui viennent s’armer. »

« Croisons nos forces pour permettre LES réussites. »

Arnaud Laimé, président de l’Université Paris 8

Témoignage du père Christian Mellon sj

« C’est en février 2000 que les premiers étudiants ont franchi la porte de « la petite maison d’en face », acquise l’année précédente par la Compagnie juste en face de l’université de Paris 8. Les jésuites étant fortement investis dans des milieux plutôt favorisés, n’était-il pas temps de proposer la pédagogie ignatienne dans les « périphéries » ? D’où l’idée de créer quelque chose à Saint-Denis.

Une communauté s’y implante en octobre 1999, dans une cité HLM, et le Cised ouvre en février 2000… Le projet, élaboré avec les sœurs auxiliatrices, la communauté de Vie chrétienne et le diocèse de Saint-Denis, c’est de mettre en relation des bénévoles retraités, venant souvent de Paris, avec des étudiants peu favorisés exprimant le désir d’être soutenus et accompagnés dans leurs études. Mais, dès l’ouverture, on constate que le Cised n’attire pas les jeunes banlieusards du 93, pour lesquels le projet avait d’abord été pensé, mais surtout des étudiants étrangers, particulièrement nombreux à Paris 8 : ils demandent, certes, qu’on les aide à rédiger leurs mémoires et thèses en français correct, mais aussi (et même surtout, pour beaucoup) qu’on accueille leurs demandes de relations, d’échanges, de convivialité… Et aussi qu’on les aide pour leurs problèmes de papiers, qu’on écoute leurs difficultés psychologiques. Quand le premier directeur, Jean-Noël GINDRE sj, quitte le Cised en 2006 pour aller fonder à Lyon le Coup de pouce université, il y a déjà plus de 300 étudiants venant de 40 pays différents. »

En savoir plus

Site internet du CISED

« Le Cised, des bénévoles au service des étudiants » : article de Témoignage chrétien de novembre 2022

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En mission de terrain auprès d’étudiants étrangers : portrait du P. Jean-Noël Gindre sj

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Le 16 juin dernier, les étudiants et bénévoles du Centre d’initiatives et de services des étudiants de Saint-Denis (CISED) ont fêté joyeusement la fin de l'année.

Article publié le 16 juin 2025

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