Le P. Michel Roger sj présente la féconde diversité de ces propositions.

Tous les jésuites n’ont pas nécessairement de hautes capacités intellectuelles, ni des qualités exceptionnelles, mais tous s’enracinent dans une expérience fondatrice, celle d’avoir fait les Exercices Spirituels de saint Ignace… Aussi aiment-ils la partager.

S’il n’y avait mon désir que chacun vienne goûter à cette rencontre avec le Christ Jésus, je serais prétentieux de présenter les Exercices… Mais c’est ce qu’ils proposent, par la contemplation de sa vie, la méditation de sa Parole, et la réflexion. Ainsi, ils aident à clarifier le désir, à vivre debout et libres, à choisir sa vie.

Vécus dans leur intégralité, ils durent un mois ! Soyons honnêtes : tous ne peuvent consacrer trente jours de suite à ce parcours proposé par Ignace. Beaucoup vont adapter leur démarche au temps qu’ils peuvent consacrer, à leur santé, à la liberté laissée par la profession, la famille. A eux, il s’agit donc de proposer une démarche convenant à leurs besoins, possibilités et désirs. Ainsi feront-ils retraite avec des parcours « selon » les exercices.

Il s’agit d’initier à la manière ignatienne de prier, de contempler, méditer et parler à Notre Seigneur, d’inviter à une vie plus pleine, à un don de soi plus grand, à des conversions toujours plus authentiques. Les propositions doivent être adaptées.

Deux grands axes se sont déployés au fil des ans. Celui des centres spirituels, pour des temps de rencontre concentrés, celui des retraites dites « dans la vie » (ou parfois « dans la ville »), qui se vivent au cœur du quotidien ordinaire.

La première formule permet au retraitant une intériorité et une liberté très grandes et favorise une rencontre intense avec le Seigneur et sa Parole. Elle se vit sur 3, 5, 8 jours ou plus, de préférence avec accompagnement personnel.
Offerte à tous, elle bénéficie de l’environnement du centre : liturgie, silence, parc, restauration, logement à l’écart. Elle facilite les grandes décisions et favorise les retraites annuelles.

La seconde a cet intérêt d’être très incarnée et d’offrir un aller-retour permanent entre la prière et la vie quotidienne, sur une durée allant de quelques semaines à une année, avec aussi un accompagnement régulier, mais plus espacé. Plus accessible, elle fait moins peur, et elle n’oblige pas à prendre sur ses vacances ; le public, touché par des canaux plus diversifiés, est plus varié ; elle est favorable à l’initiation.

N’ont pas pour autant disparu les retraites « prêchées », où chacun bénéficie de la proximité des autres et où tous s’unissent dans la prière quotidienne de façon particulière avec des temps de partage possible…

Leurs chemins sont proches cependant : où en suis-je de mon désir de Dieu ? Quels sont en moi les obstacles à la réalisation de ce désir ? Comment davantage m’engager, pauvrement, humblement, mais avec détermination ? Quels chemins choisir à la lumière de la Vie du Christ contemplé dans l’Évangile, éclairé par l’Esprit Saint ?

Une même fidélité aux Exercices et à Ignace préside à ces retraites, mais, suivant les retraitants, on s’en tiendra au texte d’Ignace, on proposera un parcours à travers un unique Évangile choisi, on utilisera des textes divers : il s’agit de répondre au besoin propre à chaque retraitant ou groupe.

Diverses activités – travaux d’entretien, peinture contemplée ou pratiquée, travail de la terre, promenade en ville, contemplation de la nature, de la montagne, de la mer – aideront la démarche, pour mieux favoriser l’écoute de ce Dieu qui cherche à se donner amoureusement à chacun.

P. Michel Roger sj

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