10 ans de Laudato si’, en Église penser la conversion écologique
Les 17 et 18 novembre derniers, une cinquantaine de chrétiens engagés dans la conversion écologique se sont réunis au Centre écospirituel du Châtelard (69) à l’occasion des dix ans de Laudato si’. Ils ont partagé leurs expériences, relu dix années d’initiatives et réfléchi ensemble aux actions à poursuivre pour les années à venir. Retour du P. Olivier Dewavrin sj, délégué du provincial pour la transition écologique.
En temps sombres, chérir les liens
CEF, diocésains, assomptionnistes, frères de St Jean, dominicains, Jésuites, EDC, Chemin neuf, Communauté de l’Emmanuel, CERAS, Secours Catholique, Apprentis d’Auteuil, SGDF, plusieurs éco-lieux chrétiens, Lutte et contemplation, Mouvement Laudato si’, Eglise Verte, Revue Etudes, Facultés Loyola, UCLy, Pèlerin Magazine, Génération Laudato si’, Okos, Courant pour une écologie humaine, … en tout, une cinquantaine de chrétiens engagés dans la conversion écologique dans différents mouvements ecclésiaux, s’est réunie pendant deux jours au Châtelard, en présence de Mgr Benoit-Gonnin, évêque référent de la CEF sur les questions d’écologie intégrale. L’objectif était de se rencontrer, de découvrir ce que font les uns et les autres et de tisser des liens entre tous ces organisations. Ce fut aussi l’occasion de confronter nos points de vue sur différentes questions ayant trait à la conversion écologique. Voici quelques impressions à chaud après cette rencontre.
Qu’il est dur de sortir de la logique de la production !
Nous avons tous été un peu déroutés par le programme, qui assumait de « travailler sans rien produire ». L’enjeu n’était pas, en effet, d’aboutir à un document commun, ou à une position commune, mais seulement de se rencontrer, de partager ce qu’on fait, ce qui nous anime, les questions que l’on porte, les freins que l’on éprouve. Et pourtant, plusieurs, pendant la relecture finale, ont pu apprécier que ce temps, s’il n’avait pas été efficace, avait été fructueux et dynamisant.
Une question commune, se la poser ensemble
En ce qui me concerne, j’étais heureux de sentir la manière dont l’Esprit travaille nos mouvements – et peut-être aussi un peu l’Eglise de France, sur les questions écologiques. Nous avons en effet senti très rapidement des complémentarités et des convergences d’intérêts et de questions. A titre d’exemple, notons par exemple que chacun, avec son vocabulaire et la manière d’avancer de son mouvement, avait à cœur d’aborder l’écologie comme « une question spirituelle », sans nier que cette question « a des conséquences éthiques, morales et politiques ». En un sens, plusieurs plaidaient pour une dépolitisation de l’écologie, qui ne devrait pas être l’apanage d’un parti mais une question de relation et de manières d’habiter le monde.
» Tout est lié «
Est souvent revenue dans nos échanges le lien intrinsèque entre écologie et pauvreté, que ce soit pour dénoncer un rapport à l’argent ou pour prendre soin et associer les plus vulnérables à nos démarches, comme si l’Eglise de France continuait d’être en marche sur cette question, dans la lignée de Laudato si’.
Enfin, sont revenues plusieurs fois dans nos échanges le besoin d’être soutenus par des paroles et des décisions de nos pasteurs, la récente déclaration du CRCF durant la précédente réunion de la CEF à Lourdes ayant été vue comme un premier pas.
Avec quoi je repars ?
Ces deux jours, jugés « dynamisants », « joyeux » ou « apaisant », auront été profitables dans la mesure où ils nous auront soutenus personnellement dans nos chemins, mais aussi parce qu’ils ont renforcé les liens entre différents îlots de notre belle Eglise de France. Peut-être est-ce ainsi que l’Esprit console et guide son Eglise. Charge à nous maintenant de veiller sur ce que nous avons reçu et de continuer de nous rencontrer, de nous réjouir de nos spécificités, comme autant de complémentarités au service de la venue du Royaume
P. Olivier Dewavrin, délégué du provincial à la transition écologique
Article publié le 26 novembre 2025