P. Claude Flipo (12.10.2025)

Un apôtre, un prédicateur, un homme engagé, droit, attentif, voilà quelques mots qui peuvent présenter Claude FLIPO… Mais ce serait un peu court ! et peu digne de ce que Claude a été. De son enfance à Tourcoing à son ordination, je ne peux dire grand-chose, sinon qu’elle fut une belle préparation à l’apostolat et qu’il en gardait de beaux souvenirs.
La suite fut une longue série de services divers, comme le montre son CV, avec un talent tout à fait remarquable pour allier dans sa vie et proposer à d’autres la dimension manuelle (jardinage, maçonnerie, bricolage, etc.), la dimension intellectuelle et la profondeur spirituelle. Il fut ainsi conduit à des missions bien variées, reçues de la Compagnie ou parfois venues de sa propre initiative. Ainsi se succédèrent le monde scolaire à Amiens, la direction de la revue Vie Chrétienne à Paris, le soutien à la pastorale familiale dans un premier séjour rouennais.
C’est alors, en 1981, l’appel par la Compagnie à accueillir la charge de vice-provincial des régions Nord et Est de la Province. En 1987, libéré de cette charge, Claude ne va pas chômer, puisque, nommé à la direction de la revue Christus, il va déployer toute son énergie à lui redonner du dynamisme et un rayonnement qu’elle avait un peu perdus. Dans cette même période, Claude écrit quelques articles pour Études ; et je crois que c’est aussi le début de Pied Barret, ce hameau en ruines récupéré pour offrir à qui veut l’occasion de se détendre tout en profitant d’un paysage magnifique, d’un temps de rencontres avec d’autres, de partage des travaux d’aménagement du lieu et, pourquoi pas, d’un temps spirituel bien profitable. De nombreux jeunes, des familles, des migrants peuvent en profiter, accompagnés par des bénévoles qui s’intéressent et s’engagent à y donner un cadre de vie épanouissant.
Mais le temps passe et Claude va de plus en plus aller vers la formation spirituelle : Nantes l’accueillera avec profit pendant six ans ; il y contribuera au développement des Chemins Ignatiens tout en répondant de manière positive aux demandes de retraites diverses. Puis, tout en étant à nouveau, comme de juste !, supérieur des communautés où il est envoyé, le voilà à Lille Stations où il accompagne la communauté pendant six ans et à Rouen pendant cinq ans où il participe à la vie du GRAIN, le groupe ignatien normand, et sert le service diocésain de la vie spirituelle. Enfin, en 2021, il rejoint Paray-Le-Monial dont il devient vice-supérieur.
C’est là qu’une chute malencontreuse le contraint à quitter Paray pour Vanves puis pour Lille qu’il retrouve donc et où il reste actif auprès de la paroisse Saint-Maurice, de la CVX. Là, le voilà rattrapé par une aggravation de sa bronchite chronique et obligé d’être hospitalisé en urgence. Ce sera son dernier voyage. Il s’éteint trois jours après… après une bien belle vie au service toujours de tous ceux et toutes celles qui le sollicitaient et de Celui à qui il avait voué sa vie.