P. Albert Schmitz (22.9.2025)
Durant sa formation dans la Compagnie, ses aptitudes et sa sensibilité intellectuelle incitent les supérieurs à l’orienter vers la philologie classique, et dès sa régence au collège de Liège, il enseigne le latin et le grec (1960-62). On juge également bon de faire d’Albert (en 1966-67 et en 1968-69) l’assistant du Maître des novices, même durant son Troisième An.
Au Collège Saint-Paul de Godinne (de 1969 à 1982) puis à Notre-Dame de la Paix, à Erpent (de 1982 à 1993), comme enseignant et préfet d’éducation, Albert va pouvoir déployer toute sa stature d’« homme des collèges ». Sa pédagogie unit méthode et passion, il sait l’art de sensibiliser aux cultures du monde, passé et présent. Une voix charismatique, des yeux pétillants, une écoute chaleureuse font le reste. Pour les élèves, les enseignants, les parents – et pas seulement au cours des eucharisties – le P. SCHMITZ rayonne d’un christianisme ouvert à la joie de l’Évangile.
Ses compagnons le surnomment « l’apôtre de la nationale 4 » ; tant il sillonne avec intrépidité cet axe qui relie Erpent à l’Ardenne, pour aller célébrer des baptêmes, bénir des mariages, rejoindre des troupes scoutes, animer des groupes bibliques, des équipes Notre-Dame ou CVX (Communauté de vie chrétienne)…
Lorsque vient l’âge de la pension, Albert SCHMITZ est nommé supérieur à Louvain-la-Neuve, de 1993 à 2001, toujours disponible pour le collège d’Erpent, au service également de la communauté des étudiants. Et les missions sur la nationale 4 se poursuivent, tandis qu’au fil des années le Provincial compte sur Albert pour apporter dynamisme et soutien fraternel dans d’autres communautés (Erpent, Wépion, Liège).
En 2022, à Liège, Albert montre des signes de grande fatigue qui rendent nécessaire sa nomination en 2024 parmi les jésuites âgés de La Colombière. On lui écrit, on lui téléphone, on lui rend visite : amis et compagnons l’entourent fidèlement, heureux d’évoquer les bons moments partagés, bouleversés par cette voix désormais incertaine et ce regard toujours bleu…
Jusqu’au petit matin d’automne où Albert rejoint la Paix dont sa chère Ardenne lui donnait un avant-goût.
Philippe ROBERT sj (Bruxelles- La Colombière)
Article publié le 22 septembre 2025