P. André Fournier (21.7.2025)
André arrive au noviciat le 9 novembre 1951. Il suit la formation jésuite habituelle (juvénat et philosophie). On le trouve ensuite enseignant à Avignon (un an), à Lyon (un an) et enfin, après son service militaire, à Saint-Étienne, en 1961, comme professeur de lettres au lycée professionnel du Marais-Sainte Thérèse. Il y reste un an mais y revient pour une douzaine d’années une fois sa théologie terminée à Lyon et l’ordination reçue le 4 septembre 1965.
Les années stéphanoises marquent profondément André. De Lyonnais, il devient Stéphanois ! Il est particulièrement apprécié des jeunes du Marais. Sa passion pour le ballon rond n’y est pas pour rien. André s’est intensément engagé dans des équipes de foot de l’école ou de la « Vigilante », un patronage fondé en 1945. André manifeste un grand intérêt pour la pédagogie : il apprend aux jeunes de nouvelles façons de travailler en valorisant le sens de l’autonomie et de la responsabilité. Il promeut aussi l’Association internationale de recherche et d’action pédagogique, l’AIRAP, créée par le P. FAURE, un jésuite pédagogue exceptionnel.
En 1978, André quitte Saint-Étienne pour devenir ministre à la communauté du noviciat, tout d’abord à Lyon, rue Boisard, puis à l’Arbalétière, dans la banlieue chic. André fait un immense travail pour aménager le domaine de l’Arbalétière. Il crée un style de vie rendant possible durant des années la tenue d’un noviciat. C’est là, de 1984 à 1993, qu’il assure l’impression des Notes et Pratiques Ignatiennes. Sans son génie, les NPI n’auraient pas su diffuser au plus grand nombre les essentiels de la spiritualité ignatienne. Elles ont ensuite été rééditées sous forme d’un hors-série de la revue Christus.
Après seize ans passés au noviciat, André revient à Saint-Étienne, où il n’avait pas interrompu son engagement dans la « Vigilante ». En septembre 1994, il remplace le P. RICHARD sj à la direction des Jardins Volpette, les célèbres jardins ouvriers de la ville.
À 66 ans, André reprend du service comme ministre dans une maison de formation de la Compagnie de Jésus, non plus au noviciat, mais au scolasticat, rue Blomet, à Paris, là où arrivent ceux qui sortent du noviciat et commencent des études de philosophie et de théologie. André y est à son aise et y reste six ans. Il est alors envoyé à Toulouse. Pendant huit ans, il s’occupe de la santé des jésuites, en suivant les dossiers d’assurance maladie (CAVIMAC) et ceux de la mutuelle Saint-Martin. Il retrouve avec joie des quartiers difficiles où les jeunes ne manquent pas.
En 2012, il rejoint la communauté de La Chauderaie, près de Lyon. Il assure de nombreux services pour aider les frères et pères dépendants. Tant que ses forces le lui permettent, il pilote la rédaction et la publication du journal interne « Chauderaie-Infos ». À la fermeture de La Chauderaie, il rejoint en 2023 la maison soins et repos de Vanves. Jusqu’au bout, André garde son franc-parler, digne d’un « Fournier ». Il n’est pas rare de l’entendre dire à voix haute dans la chapelle quand une homélie est trop longue : « Mais, il n’a pas fini de parler celui-là ? » Bon d’accord André : j’arrête ici.
Thierry LAMBOLEY sj (Paris – Grenelle)
Article publié le 21 juillet 2025