P. Claude Robinet (6.1.2025)
Ainsi se forge un destin, peut-on penser, même si, après l’entrée au noviciat (1970), le parcours de formation de Claude dans la Compagnie ne paraît pas en être immédiatement marqué. On semble plutôt le préparer à l’apostolat social, avec des études spécialisées à Namur (1972-75) qui le conduisent à une régence auprès de jeunes handicapés.
L’année suivante, c’est cependant à Rome qu’il part faire sa théologie. Pour un premier cycle à la Grégorienne, puis une licence en études russes à l’Institut oriental. Ordination en 1979 ; Troisième An à Trosly (1981-82). Mais on l’appelle à Rome pour Radio Vatican. La voie de Claude ROBINET est tracée.
Sa mission durera 28 ans (1982 – 2010), pour le programme russe, pour la bibliothèque, et, dès 1996, comme rédacteur en chef de la section bélarusse. Membre de la communauté jésuite du Russicum (une résidence universitaire catholique pour étudiants russophones), engagé à la paroisse gréco-catholique Saint-Antoine – il en sera responsable de 1985 à 2012 – le P. ROBINET est servi par un éclatant don des langues, qui lui fait soutenir, former, accompagner, Italiens, Russes, Polonais, Bélarusses, Bulgares, etc. dans la diversité des univers religieux qui règne à Rome. Et Claude savait quitter les mondanités byzantino-vaticanes pour l’écoute respectueuse des femmes jetées sur les trottoirs…
De retour en 2012 à Bruxelles, un polyglotte tel que lui ne pouvait qu’être le bienvenu dans la capitale de l’Europe. Les services qu’il rend à l’église Saint-Jean Berchmans le font vite connaître et apprécier. Dans bien des langues, slaves ou pas, il catéchise, baptise, confesse, marie. Il est très présent à la vie de la « Fraternité des douze apôtres », une assemblée de prière catholique orientale.
Claude, dont la santé est de plus en plus précaire, est véritablement porté par tout un réseau international d’amitié. Au bout de sa route, le cœur épuisé, le corps meurtri de toutes parts, dans la foi, il prend appui sur sa famille, sa communauté, et de nombreux amis, pour affronter, autant qu’il est possible l’angoisse et les souffrances physiques.
Signe fort au terme d’une vie si profondément nourrie par la liturgie byzantine, Claude ROBINET meurt un 6 janvier, le jour de la Théophanie, une grande fête pour les chrétiens d’Orient qu’il a tant aimé servir.
Philippe ROBERT (Bruxelles – La Colombière)
Lire l’article que lui a consacré de Vatican News : Décès du P. ROBINET, ancien responsable de la rédaction bélarusse de Radio Vatican
Article publié le 6 janvier 2025