Georges de CHARRIN est né à Bollène (Vaucluse) dans la maison familiale. Exploitants agricoles, ses parents transmettront à leurs cinq enfants un héritage de foi vivante et d’humanité. Après des années de scoutisme au Collège Saint-François-Régis à Montpellier, Georges entre en 1948 à la Faculté de Droit. En 1955, jeune Docteur, il se présente au noviciat d’Aix-en-Provence. Suit une formation classique : juvénat à Laval, philosophie à Vals, régence au Mans, théologie à Lyon.

Après son ordination, en 1966, il enseigne le droit trois premières années à Purpan (Toulouse). Il effectue son Troisième An, en 1970, à Cormontreuil. Pendant vingt-six ans, Georges exerce un ministère fructueux comme professeur de droit à l’École Supérieure d’Agriculture de Purpan. S’y ajoutent de nombreuses fonctions : ministre pour la communauté des Géraniums, directeur de la revue ‘Purpan’, supérieur de Toulouse-Purpan.

Après ces années de bons et loyaux services, Georges rejoint la rue Beudant à Paris pour y assurer un ministère, ô combien précieux, celui de secrétaire de la Province. Il rend ce service de manière aussi efficace que discrète, à partir de 1997. En 2012, alors qu’il a déjà quatre-vingt-un ans, il rejoint, la communauté de Pau Montpensier, puis l’EHPAD ‘Maria Consolata’ comme ministre. Atteint d’un lymphome, il lutte contre la maladie de longues années, sans jamais se soustraire au service de ses frères.

Son frère Louis et sa sœur Madeleine ont eu de nombreux enfants formant toute une tribu de neveux, nièces, petits neveux et petites nièces. « Oncle Georges » était un homme heureux quand il les rencontrait, notamment lors des réunions de famille. Une autre facette de sa personnalité apparaissait : il savait partager la vie d’une famille avec discrétion, rire, écouter, conseiller les adolescents comme les jeunes couples… Ce ministère discret le nourrissait et lui donnait du tonus.

Une unité profonde se dégage des échanges que nous avons eus en communauté au sujet de Georges. Il était un bon et fidèle serviteur de l’Évangile. Dès qu’il avait un objectif à atteindre, il posait des fondations solides, puis construisait l’édifice jusqu’à son achèvement, pierre après pierre, avec minutie et sans aucun laisser-aller.

Il n’a eu de cesse de pratiquer l’art de la « conversation » au sens étymologique et noble du terme. Sa gentillesse était faite de simplicité, de délicatesse, marquée par un présupposé de bienveillance. Elle n’avait rien de mièvre ou de l’ordre de la séduction. Ses travaux, ses compétences, ses amitiés se sont exercés dans une dynamique de foi rayonnante : de braises, d’espérance enfouies dans la cendre du quotidien comme au cœur d’un feu qui couve. Quoi d’étonnant à ce que son passage de la vie temporelle à la vie éternelle se soit réalisé dans la douceur et la discrétion. Merci Seigneur !

Jean-Pierre MILLARD sj