Natif de Luxembourg, Fernand BOMB termine ses études secondaires au Petit Séminaire de Bastogne, en Belgique. Il entre au noviciat d’Arlon le 16 septembre 1965. Deux ans plus tard, jour pour jour, il prononce ses premiers vœux à Wépion. Il termine, en 1969, aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, à Namur, une formation en philosophie qui correspond aujourd’hui au baccalauréat. Après deux ans de régence au Collège du Sacré-Cœur, à Charleroi, durant lesquels il assure notamment le service d’aumônier, le voilà en théologie à l’Institut d’Études Théologiques (I.É.T), d’abord à Eegenhoven (Louvain), puis à Bruxelles. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1974. En 1975, il est envoyé à Paris pour suivre deux années de formation à l’Institut Supérieur de Liturgie de l’Institut Catholique de Paris, ce qui lui permettra d’obtenir une maîtrise de 2ème cycle en théologie avec spécialisation en liturgie et théologie sacramentaire. Après son Troisième An (1977), il revient au Luxembourg où, pendant 42 ans, il donnera toute sa mesure.

Dès son retour, il est aumônier de la JEC (Jeunesse Étudiante Chrétienne). Il le restera pendant 14 ans. Il prononce ses derniers vœux le 13 mai 1979.

Fernand est supérieur de la Maison du Christ-Roi de 1986 à 1992, et préfet de la chapelle pendant deux décennies. On se souvient qu’il appelait vigoureusement chacun à être actif au service de tous et qu’il était particulièrement attentif à la vie des familles qu’il apprenait à connaître. Il encourageait à approfondir la dimension universelle de la fraternité. C’est dans cet esprit qu’il a lancé l’initiative d’un jumelage de la communauté dominicale du Christ-Roi avec la paroisse bolivienne de San Ignacio de Moxos. Avec une famille et le P. Vincent KLEIN, il prend très à cœur l’accueil d’un jeune violoncelliste mojeño, qui a pu obtenir une bourse d’étude au conservatoire de Luxembourg.

Fernand prêchait et vivait l’ouverture de l’Église, particulièrement dans sa dimension œcuménique et intercommunautaire. Pendant de longues années, il faisait partie du Conseil des Églises chrétiennes au Luxembourg – la semaine de prière pour l’unité des chrétiens en janvier le voyait toujours au four et au moulin pour organiser les célébrations œcuméniques diocésaines. Conscient aussi de la nécessité que les différentes communautés linguistiques se rapprochent et œuvrent en commun – depuis les années ’70, le Luxembourg était une terre d’immigration –, il s’était longuement engagé dans le Service socio-pastoral intercommunautaire du diocèse.

Notre compagnon a eu une vie intellectuelle ouverte et active. Collaborateur de la commission diocésaine de liturgie, il a enseigné de 1989 à 2015, à l’Institut catéchétique de Luxembourg, l’art de célébrer les sacrements de telle manière qu’à travers les rites, les fidèles puissent percevoir leur sens spirituel et ecclésial. Nourri de son expérience pratique en matière de liturgie – il a même célébré un mariage selon le rite de la « messe congolaise » –, il a été administrateur dans la paroisse de Mamerdall Saint-Christophe, à Mamer.

Fernand venait d’aller dire la messe chez les Sœurs Franciscaines de la Miséricorde lorsqu’il fut terrassé par la crise cardiaque qui l’a emporté. Préfet de santé depuis de longues années, il savait que sa vie ici-bas pouvait s’arrêter soudainement. Une habituée de la Chapelle du Christ-Roi nous a partagé ce souvenir : « Nous avons croisé une dernière fois Fernand au concert à la Philharmonie, où il disait que la musique le rapprochait au mieux du Seigneur. » Et quelqu’un de poursuivre : « Sacré Fernand… Tu as laissé des traces… et des amitiés ! »

Daniel SONVEAUX sj