Huit portraits de chrétiens au cœur du mystère indien, par le père Yann Vagneux
Dans cet ouvrage en forme de galerie de portraits, le père Yann Vagneux (MEP) retrace le singulier destin de huit figures spirituelles, occidentales et indiennes, incarnant profondément la rencontre entre le christianisme et l’hindouisme.
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Portraits indiens, huit chrétiens à la rencontre de l’hindouisme
de Yann Vagneux
Médiaspaul, 216 p., 18 €
Des rives mystiques du Gange aux bas-fonds de Calcutta, des hauteurs silencieuses de l’Himalaya à la jungle du Gujarat, de la cité sacrée de Rishikesh à bien d’autres confins, cet ouvrage propose un inspirant voyage dans les pas de huit chrétiens – occidentaux ou indiens, connus ou méconnus – incarnant profondément, depuis le début du siècle dernier, la rencontre entre le christianisme et l’hindouisme sur le sous-continent.
Mère Teresa (1910-1997) – dont l’œuvre de bienfaisance est largement connue au-delà des frontières –, le missionnaire jésuite Pierre Ceyrac (1914-2012) – formé par l’abbé Jules Monchanin, l’un des pionniers du dialogue interreligieux –, Prasanna Devi – ermite du Gujarat, avec qui l’auteur continue d’entretenir une profonde proximité spirituelle…
Ermites respectés des hindous, des musulmans et des sikhs ou acteurs de charité œuvrant au cœur de la société indienne auprès des plus pauvres et des plus fragiles, ces figures ont toutes nourri spirituellement son auteur, le père Yann Vagneux (1), prêtre des Missions étrangères de Paris (MEP), installé depuis dix ans dans la ville de Bénarès, haut lieu saint de l’hindouisme.
Communion des saints
Au cœur de cette éclectique galerie, Henri Le Saux (1910-1973), moine bénédictin breton de l’abbaye de Kergonan parti vivre ses 25 dernières années de sacerdoce en Inde, occupe une place particulière. Sa quête spirituelle, ardente et audacieuse, a façonné la vocation de plusieurs de ses disciples. Au premier chef desquels figure sœur Thérèse de Jésus (1925-1976), carmélite de Lisieux qui, après avoir entretenu une intense correspondance avec lui, s’est à son tour sentie appelée à partir fonder un ermitage en Inde, projet qu’elle parviendra à mettre à pied d’œuvre au terme de nombreuses épreuves.
Dans cet ouvrage, la présence de Jean Vanier, fondateur de l’Arche, accablé en 2020 par de douloureuses révélations d’abus sexuels commis sur des femmes, peut heurter. « Quelles qu’aient été ses erreurs », elle est assumée par le père Vagneux, notamment au nom de l’indéniable fécondité de la communauté qu’il a fondée en Inde auprès des personnes handicapées. En dressant des ponts entre les singuliers destins de tous ces chrétiens, le père Vagneux livre enfin une belle et sensible méditation sur l’interconnexion des existences, et la communion des saints.
(1) Chroniqueur à La Croix.
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