« Pa’i Oliva » est mort. Celui qui était surnommé ainsi au Paraguay – ce qui signifie « petit père » en guarani –, le jésuite espagnol Francisco de Paula Oliva est décédé lundi 3 janvier à 93 ans dans la capitale du pays, Asuncion. Il est réputé pour sa lutte contre la pauvreté et la dictature.

Une vie au service des autres

Né en 1928 à Séville (Espagne), Francisco de Paula Oliva a rejoint les jésuites en 1946. Il s’installe au Paraguay afin de devenir professeur en 1964. Défenseur de la démocratie contre la dictature d’Alfredo Stroessner, le jésuite est expulsé en 1969 pour un temps du Paraguay pour l’Argentine, où il vit pendant neuf ans. Il aide notamment les migrants venus du Paraguay et de Bolivie.

Il dut fuir l’Argentine et se réfugier en Angleterre et en Équateur, avant de pouvoir revenir au Paraguay. « Pa’i Oliva » n’a cessé de consacrer sa vie aux plus pauvres, décidant de vivre avec eux. Cette lutte quotidienne pour la justice sociale explique sa popularité au Paraguay.

Une vie enrichie par les plus pauvres

En 2009, lors d’un entretien avec le Secrétariat pour la justice sociale et l’écologie (SJES), le jésuite confiait : « Ma vie a toujours été un apprentissage continu. Et mes meilleurs maîtres ont été les enfants et les pauvres d’Andalousie et d’Amérique latine, en particulier du Paraguay. » Lors de cet échange, le père Francisco de Paula Oliva expliquait que sa foi se nourrissait de ses rencontres avec les personnes pauvres.

Installé dans les quartiers les plus pauvres d’Asuncion, il affirmait aussi : « Si dans pareilles circonstances les gens ont le désir de vivre qui brille dans leur accueil et leur solidarité, rien ni personne ne pourra leur enlever ces valeurs. » « Mais, ce que j’ai surtout appris, c’est qu’à 81 ans, il est possible d’avoir un cœur toujours jeune », expliquait-il également. Malgré ces problèmes de santé, il avait décidé de rester à Asuncion.

Un travail reconnu par de nombreuses personnes

Sa dernière apparition publique date de novembre 2021 lorsque la reine d’Espagne, Letizia, et la femme du président du Paraguay, Silvana Lopez Moreira, sont venues pour le voir, en reconnaissance de ses actions.

Sa mort a suscité de nombreuses réactions dans son pays d’adoption. Tous saluent son engagement. « Un hommage à ceux qui ont adopté notre pays comme le leur et qui ont consacré leur vie à travailler pour les plus vulnérables. Le Paraguay ressent aujourd’hui le départ de Pa’i Oliva. Que son combat continue de nous inspirer et de perdurer dans nos cœurs », a ainsi réagi sur Twitter le président paraguayen, Marito Abdo. « Mission accomplie Pa’i ! Repose en paix », ont écrit les jésuites du Paraguay.