Canonisation de Charles de Foucauld

Canonisation de Charles de Foucauld. La saga d'un saint : le défricheur évangélique

[Le mystère Foucauld 4/4] Le 15 mai 2022, le pape François procédera à la canonisation de neuf bienheureux. Parmi eux, trois Français, dont Charles de Foucauld. Qui était cet aventurier christique ? L’écrivain Charles Wright nous le dévoile en quatre épisodes inédits.
Par Charles Wright, écrivain
Publié le 14/05/2022 à 07h39, mis à jour le 16/05/2022 à 09h06 • Lecture 13 min.
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La dernière photo reflète la quiétude et la joie intense dans la simplicité qu’a enfin trouvée Charles, en 1916.

La dernière photo reflète la quiétude et la joie intense dans la simplicité qu’a enfin trouvée Charles, en 1916. • COLL. GÉRARD LÉVY / ADOC-PHOTOS

Devant ce prêtre qui s’est libéré des carcans religieux, les visiteurs hésitent : est-ce un ermite ? un missionnaire ? un moine ? un mélange des deux ? Deux fois seulement, l’expression « moine missionnaire » est venue sous la plume de Foucauld, indice qu’elle le laissait insatisfait. En fait, le marabout est hors rang. Il déborde des cadres. Il trace une voie inédite. En 1916, dans une lettre à René Bazin, il parle de lui comme d’un « défricheur évangélique » dont le rôle « est de préparer la voie ». Il emploie aussi le terme de « missionnaire isolé », une façon de dire que sa vocation n’est pas de mener la vie commune, comme les moines, mais de s’aventurer seul, à l’avant-garde, non plus abrité derrière une clôture ou une règle, mais en plein vent, un homme au milieu des autres hommes.

D’ailleurs, dans les lettres de la fin de sa vie, il ne cherche plus à attirer des frères ; il veut juste un compagnon pour perpétuer la « petite œuvre » d’étude scientifique et de présence d’amitié qu’il est en train d’inventer. Longtemps, il espérera la venue à Tamanrasset du laïc Louis Massignon. En 1911, il lui avait écrit : si vous venez, « vous ne parlerez pas dogme à la population, mais vous vous ferez des amis de tous »… Dans l’annonce de la foi, le Père veut « bannir l’esprit militant », ne forcer aucune conscience.

Il croit, comme l’écrira Benoît XVI, que l’Évangile grandit non pas par prosélytisme, mais par attraction. Il ne veut pas prêcher Jésus, mais aimer les Touaregs à la façon du Ressuscité. Il dit que l’Église a le temps, que les conversions, si elles doivent venir, prendront des siècles. Pour lui, le but de la vie chrétienne n’est pas de c

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