Le théologien Henri de Lubac va-t-il être béatifié ?

En mars dernier, les évêques de France étaient réunis en assemblée plénière pendant plusieurs jours à Lourdes. Si cette assemblée fut très suivie et commentée sur la question des mesures de lutte contre les abus et les violences sexuelles, les votes de fin de session sur d’autres sujets sont quelque peu passés à la trappe médiatique. L’un d’entre eux portait sur l’ouverture de la cause en vue d’une éventuelle béatification du cardinal Henri de Lubac : elle a pourtant été votée à l’unanimité, et même applaudie.

C’est dire l’ample reconnaissance dont jouit encore aujourd’hui ce théologien jésuite né à la toute fin du XIXe siècle et mort à la fin du XXe. Même au-delà des ecclésiastiques, son nom est relativement connu, tout comme certains éléments de sa vie ou de sa pensée. Du moins, le croit-on.

Marie-Gabrielle Lemaire est docteur en théologie et responsable des études lubaciennes à l’université de Namur. Elle vient d’achever le dernier tome de la biographie du théologien (Enseignement et désert, 1930-1960), reprenant le flambeau du légataire testamentaire des archives d’Henri de Lubac, le jésuite belge Georges Chantraine. Selon elle, « on a l’impression de le connaître, or il peut arriver qu’une connaissance a priori fasse barrière pour réellement connaître quelqu’un. Il y a sur lui toutes sortes de clichés à déconstruire ».

Un théologien génial qui embrasse toute la tradition pour mieux la continuer

« Il a tout lu ! », s’exclame Corentin Pezet, jeune prêtre ordonné l’année dernière dans le diocèse de Cahors et qui partage