Ecologie

L’écologie, une nouvelle religion ?

[Débat] Pour la philosophe Corine Pelluchon et le théologien François Euvé, les valeurs d’humilité et de responsabilité portées par le christianisme nourrissent notre relation au vivant.
Anne-Laure Filhol et Pascale Tournier
Publié le 18/03/2023 à 14h34, mis à jour le 18/03/2023 à 14h34 • Lecture 6 min.
François Euvé est théologie jésuite et rédacteur en chef de la revue Etudes, physicien de formation. Corinne Pelluchon est professeure à l'université Gustave-Eiffel, spécialiste de philosophie politique et d'éthique appliquée.

François Euvé est théologie jésuite et rédacteur en chef de la revue Etudes, physicien de formation. Corinne Pelluchon est professeure à l'université Gustave-Eiffel, spécialiste de philosophie politique et d'éthique appliquée. • JEAN-LUC BERTINI POUR LA VIE

Agrégé de physique, le théologien François Euvé est entré dans l’écologie par le biais de la science. La philosophe Corine Pelluchon, par le biais de la bioéthique. Réunis par La Vie, ils s’interrogent sur les liens que peut entretenir notre rapport au vivant avec la religion et en particulier le christianisme.

Ayatollahs verts, conversion, jardin d’Éden… Bien des mots qui renvoient à l’écologie puisent dans le champ lexical religieux. L’écologie serait-elle une nouvelle religion ?

François Euvé. Rien de surprenant là-dedans. L’écologie n’est pas d’abord une affaire de transformation technique. Se jouent un rapport à l’avenir, une possible catastrophe, une confrontation à des questions d’ordre métaphysique et spirituel. Dès les années 1960-1970, en Californie, les mouvements écologistes montraient un intérêt pour les spiritualités orientales. Très tôt s’est opéré un rapprochement entre la sensibilité pour la nature et les courants spirituels à dimension cosmique. On s’est tourné vers la tradition amérindienne ou chamanique, et non vers le catholicisme, considéré comme trop anthropocentrique.

Corine Pelluchon. L’écologie renvoie à ce qui nous dépasse, aux générations futures, à ce qui nous relie aux autres. On peut parler d’une transcendance dans l’immanence. L’écologie, c’est notre habitation de la Terre, et cette dimension universelle nous invite à sortir d’une fondation seulement individual

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