Par Benoît Quinquis
Michel Jaouen, né en 1920 à Ouessant, était aumônier des détenus mineurs à la prison de Fresnes. L’été, ce jésuite peu ordinaire emmenait des jeunes à Landéda pour les initier à la navigation.
AJD
En 1951, il créa l’Aumônerie de la jeunesse délinquante (AJD) et espéra réunir assez de fonds pour construire un bateau neuf. Faute d’y arriver, il racheta en 1968 une goélette à trois mâts de 27,50 m, née au Danemark en 1944 sous le nom de Peder Most puis rebaptisée Prince Louis III après son achat par une organisation anglaise en 1955. Quand il arriva à l’arsenal de Brest pour y être restauré, le navire glana un troisième nom qui était déjà un programme : Bel Espoir.
Fin de carrière
Le Bel Espoir fit en 1971 son premier voyage autour de l’Atlantique, la croisière des 100 jours, à laquelle prirent part des jeunes en décrochage scolaire. À partir de 1972, il embarqua trois ans de suite des toxicomanes auxquels il offrit un « sas entre la cure de désintoxication et le retour à la vie courante ». En 1992, la goélette jeta l’ancre à Camaret pour une restauration financée, notamment, grâce à une collecte lancée par l’émission de télévision Thalassa. Elle put ainsi reprendre la navigation de 1995 à 2017, année où elle se coucha sur le flanc, ce qui mit fin à sa carrière.
« T’inquiète, Michel, on continue »
Mais l’AJD, devenue depuis l’association des Amis du jeudi-dimanche, décida de construire un nouveau Bel Espoir qui devrait partir pour l’Atlantique l’année prochaine, confirmant la banderole déployée après la mort du père Jaouen, survenue en 2016 :
T’inquiète, Michel, on continue.
L’exposition, qui était installée passage des Arpètes dans les ateliers des Capucins à Brest jusqu’au 4 septembre 2022, racontait en photos de Nedjma Berder et textes de Virginie de Rocquigny, la mémoire collective du Bel Espoir et la folle aventure de sa reconstruction par des jeunes en formation.
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