Christoph Theobald : « Le manque nous fait éprouver notre ouverture intérieure »

[carême 2021] Comment vivre l’expérience du désert dans le contexte de la pandémie ? Christoph Theobald, jésuite, analyse le sens de cette démarche, fondamentale pendant le carême.
Interview Alexia Vidot
Publié le 22/02/2021 à 08h31, mis à jour le 08/03/2021 à 10h18 • Lecture 5 min.
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Christoph Theobald

Pour le théologien Christoph Theobald, la traversée du désert, même métaphorique, est un voyage intérieur qui permet de mieux recevoir. • © STÉPHANE OUZOUNOFF

Christoph Theobald vient de publier Et le peuple eut soif (Bayard), un ouvrage dans lequel il décrypte les effets de la pandémie, et affirme qu’en creusant un manque, elle a pu faire naître une soif spirituelle.

Vous écrivez que la première question posée par la pandémie est : « De quoi manquons-nous ? » Quelle est cette soif que le manque attise en nous ?

L’épisode de Massa et Meriba, raconté dans le livre de l’Exode, est une matrice décisive pour comprendre en profondeur la crise que nous connaissons et aussi le carême. Le peuple d’Israël vient d’être libéré de l’esclavage en Égypte mais, dans le désert qui le sépare de la Terre promise, dans cette traversée de longue durée (40 ans) il fait l’expérience du manque : « Le peuple eut effectivement soif. »

Les Israélites se mettent alors à réclamer et à chercher querelle (meriba en hébreu) à leur chef Moïse jusqu’à contester sa gouvernance et à désirer revenir à la situation antérieure de servitude. Cette querelle se transforme ensuite en mise à l’épreuve (massa en hébreu) de Dieu lui-même avec cette magnifique question sur laquelle se termine l’épisode, et qui nous mène au cœur du carême : &la

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Article paru dans :

Retrouver le gout du carême

Edition du 18 février 2021 (n° 3938)

Interview Alexia Vidot

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