JRS France vient de publier un rapport intitulé « Bien accueillir les réfugiés et mieux les intégrer » dans lequel ils proposent une série de recommandations aux pouvoirs publics sur l’accès effectif des demandeurs d’asile au marché du travail et aux formations. Il s’agit de donner des éléments de réponse à la question suivante : Quelles clés pour une politique alliant droit et efficacité, harmonisée au niveau local et européen ?

Télécharger le rapport « Bien accueillir les réfugiés et mieux les intégrer »

Quelle est la visée de ce rapport que publie JRS France ?

Le rapport que publie le JRS est le fruit d’un partenariat avec l’Association Nationale des Villes et Territoire Accueillants, les projets collectifs de Science Po, le Cnam et l’Icam.

Leur rapport se fonde sur l’expérience de centaines de personnes engagées au sein des antennes de JRS France dans l’accompagnement des demandeurs d’asile et réfugiés pour leur offrir l’hospitalité, les aider à accéder à des cours de français, s’inscrire à des formations, trouver un travail…

Ils ne prennent pas la posture d’experts, ni de spécialistes des politiques publiques d’intégration. En revanche, ils se placent en véritables témoins privilégiés des difficultés auxquelles sont confrontés les demandeurs d’asile et les réfugiés qu’ils accompagnent, lorsqu’il s’agit de trouver des cours pour apprendre le français, d’accéder à une formation, de voir reconnaître ses compétences, de trouver un emploi. Ce sont les difficultés et blocages, comme les solutions créatives imaginées et mises en œuvre, souvent au cas par cas, en partant des besoins des personnes, qui nourrissent leurs recommandations.

La confrontation quotidienne aux enjeux humains qui se jouent dans l’accueil et l’intégration des personnes qu’ils accompagnent les pousse à agir de façon plus systématique pour analyser les blocages récurrents, tenter de les surmonter, et proposer des pistes d’améliorations structurelles.

C’est dans cette perspective que JRS Plaidoyer a engagé des études pour analyser les voies de droit et comparer les pratiques au niveau européen, avec l’aide notamment des projets collectifs Sciences Po.

Leur rapport et leurs recommandations sont aussi irrigués par quelques convictions fortes : lorsqu’on parle de politiques publiques, d’accueil, d’intégration, c’est avant tout de femmes et d’hommes qu’il s’agit. Ils souhaitent ainsi rappeler la dignité inaliénable de chaque personne et l’importance de mettre la femme et l’homme au centre des décisions politiques.

C’est le moment d’en parler

Alors que la quasi-totalité des États de l’Union européenne a mis en place, ces dernières années, des mesures visant à donner aux demandeurs d’asile un accès effectif au travail, à l’apprentissage de la langue et aux formationsla France partage la dernière place avec la Hongrie pour l’absence d’accès effectif au marché du travail des demandeurs d’asile. Elle fait partie des 5 États (sur 23) qui leur refusent encore l’accès aux formations professionnelles et des 7 États (sur 23) qui n’ont pas de politique linguistique pour les demandeurs d’asile.

Au-delà de la situation des demandeurs d’asile, la France fait figure de mauvais élève en ce qui concerne le cadre législatif et réglementaire pour l’accès des réfugiés à l’emploi.

Les propositions de JRS France sur la valorisation des compétences, la formation et le travail

Pour réussir l’accueil et l’intégration des réfugiés en France, JRS France propose de :

  • mettre fin à la mauvaise exception française : permettre enfin l’accès effectif des demandeurs d’asile au marché du travail, aux formations professionnelles et aux cours de langue
  • faire évoluer le cadre juridique et administratif pour permettre le travail en synergie entre les différents acteurs de l’intégration
  • ouvrir davantage les formations et les professions aux personnes réfugiées